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Journée internationale pour le droit à l’avortement

Communiqué. IVG, transitions, PMA : dans la rue pour nos droits !

Plusieurs collectifs féministes et LGBTI de région parisienne invitent à les rejoindre le 28 septembre à 18h30 place de la Bastille dans un cortège pour se battre dans la rue pour le droit à disposer de son corps, en France et dans le monde entier. Nous relayons leur communiqué

23 septembre 2022

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Ici et partout, IVG, transitions, PMA : dans la rue pour nos droits !

Depuis plusieurs années, nous résistons quotidiennement à la montée des extrême-droites et les réactionnaires, qui se consolident sur l’asservissement des corps, et en premier lieu ceux des femmes et des personnes LGBTQI+.

En mars dernier, nous nous sommes levé·es contre une loi qui cherchait à criminaliser l’avortement et les familles non hétéronormées au Guatemala.

En juin, la Cour suprême des États-Unis a voté la déconstitutionnalisation du droit à l’avortement. Il est désormais interdit dans 18 états. Les Ukrainien·nes réfugié.es en Pologne se voient refuser un droit qui existe dans leur pays.

Partout dans le monde, la lutte pour l’avortement libre, gratuit et sûr, est au centre de mobilisations massives. Au Chili, un référendum populaire a refusé une nouvelle constitution qui intégrait le droit à l’avortement, après l’avoir dépénalisé en 2017. Bien que le processus du changement reste ouvert, nous devons rester vigilant.es les mois à venir. En Argentine, la dépénalisation et la légalité ont été obtenues en 2020. Au Gabon et en Thaïlande, les mobilisations ont arraché l’année dernière la dépénalisation de l’avortement jusqu’à 12 semaines.

En 2022, la Colombie a dépénalisé l’avortement jusqu’à la vingt-quatrième semaine de grossesse et les 10 états où le Mexique a dépénalisé l’avortement en 2021 se préparent à libérer plus de 400 personnes criminalisées pour avoir avorté.

Mais le droit à l’avortement et l’autonomie est loin d’être acquis partout ; dans des pays comme le Brésil, le Nicaragua, le Salvador, le Honduras, le Bénin, Madagascar, la Pologne, l’Afghanistan – entre autres – les restrictions et la répression sont toujours très fortes.

En France, si le droit à l’avortement est inscrit dans la loi (et malgré le récent allongement du délai autorisé), son effectivité est remise en cause quotidiennement par la casse des services publics, la double clause de conscience, la fermeture de maternités, ou encore la diminution des budgets alloués aux associations féministes.

La suppression d’un tiers des maternités de proximité depuis 1996, la prolifération des déserts médicaux, et le manque de moyens et de personnel soignant constituent autant d’entraves à l’accès à l’avortement. Notre système de santé est conduit à sa perte par des mesures libérales qui donnent la priorité au profit sur nos vies.

Face à l’offensive contre l’IVG aux Etats-Unis, Macron cherche à regagner en légitimité en promettant la constitutionnalisation de l’IVG. Une mesure également plébiscitée par la gauche institutionnelle, et qui est bien loin d’offrir les conditions nécessaires à un véritable accès à l’avortement en France.

Dans le même temps, le gouvernement avance sur son agenda de contre-réformes – comme celle de l’assurance chômage, attendue à l’automne – qui vont toucher de plein fouet les femmes et personnes LGBTQI+.

Le mois d’août a été marqué par une campagne transphobe contre le Planning Familial, suite à la publication d’une affiche affirmant la prise en charge des hommes trans dans le cadre de leurs grossesses, campagne impulsée par l’extrême droite et reprise par des pseudo-féministes transphobes. Ces militantes qui mettent dos à dos les femmes cis et les personnes trans devant les violences sexistes et sexuelles ainsi que difficultés d’accès aux droits reproductifs, qualifient les femmes comme des "femelles humaines", des êtres avant tout définis par leur fonction reproductive. Cette vision essentialiste et misogyne, les féministes la combattent depuis des générations ! Les dynamiques qui accroissent les violences envers les femmes, personnes trans ou non binaires aujourd’hui sont les mêmes et le manque de moyens pour assurer l’accompagnement de chacun.e.s nous pénalisent tout.e.s. . La République en Marche entretient sciemment ce climat nauséabond, en invitant des militantes à l’Assemblée Nationale.

La mission du Planning Familial est de veiller à l’accès à un suivi gynécologique et de santé sexuelle. L’accueil de toutes les personnes qui en ont besoin sans discrimination en fait partie. Les attaques contre le planning entravent le droit à l’avortement, l’accès à la contraception et à un suivi gynécologique de qualité pour toustes, dans un système de santé qui devrait être guidé par la solidarité et la dignité de la vie humaine.

Le patriarcat exerce sa domination en nous dépossédant de nos corps. Il structure une société où nos corps sont contrôlés, brutalisés, régis par des normes qui nous empêchent de nous les approprier par et pour nous-mêmes.

Nous luttons avant tout pour l’autonomie de nos corps. Une autonomie collective, en-dehors du dictat des états nations génocidaires. Une autonomie médicale, sexuelle, reproductive et identitaire, construite par et pour nous, à travers des réseaux de solidarité qui ont toujours existé et que la clandestinité nous a obligé à renforcer. La légalisation d’un droit, ou son écriture dans une constitution, ne peuvent en aucun cas être une fin en soi et nous nous devons de continuer sur le chemin de l’autonomie, car si « nous n’avons pas tout·e·s accès à ce droit, aucun.e de nous n’y a réellement accès ».

Nous demandons l’autonomie sur les avortements médicamenteux, sans intervention médicale, administrative ou familiale. Bien informées, les personnes qui souhaitent avorter peuvent le faire chez elles, quand elles le souhaitent, entourées des personnes qu’elles souhaitent.

La parentalité c’est si on veut, quand on veut et comment on le veut. Nous revendiquons une PMA gratuite et réellement ouverte à tous.tes. Nous demandons une clarification sur la non-obligation d’appariement pour assurer un accès égal aux techniques de PMA aux femmes non blanches.

Par leurs offensives réactionnaires, les groupes s’attaquant aux droits reproductifs et aux autres parentalités que la parentalité hétérosexuelle et cisgenre souhaitent réaffirmer l’existence et la validité du modèle de la famille hétérosexuelle cisgenre comme modèle unique. La liberté des femmes et minorités de genre à disposer de leur corps menace l’existence de ce modèle patriarcal puisque nous continuons tous les jours de prouver qu’il nous est possible de vivre en dehors.

Nos corps nous appartiennent, le droit d’en disposer est fondamental et inaliénable, au-delà de toute intervention de l’État et des lobbys réactionnaires, misogynes, LGBTQIphobes.

L’autonomie sur notre corps n’est pas un cadeau. C’est le résultat de la lutte de toutes les personnes qui ont mis leurs corps au service de la science par nous et pour nous. Les femmes, les personnes trans et non binaires, nous avortons et continuerons à le faire !

Pour l’effectivité réelle de nos droits reproductifs et la liberté à disposer de notre corps, nous affirmons et exigeons :

  •   Le droit à l’autodétermination et exigeons une totale liberté sur les droits reproductifs, leur gratuité et leur accessibilité : contraception, IVG, PMA, parcours de transition, suivi gynécologique et de santé sexuelle…
  •   L’interdiction des mutilations sur les enfants intersexes
  •   La fin de la clause de conscience pour la pratique de l’IVG et l’arrêt de toutes violences médicales
  •   Des moyens massifs alloués aux services publics, en premier lieu aux services de santé et de l’éducation et pas à la police ni à l’armée qui répriment nos luttes en France et à l’étranger
  •   L’augmentation des salaires des travailleurs·euses de la santé, de l’éducation de minimum 300 euros et indexés sur l’inflation, pour pouvoir exercer et vivre dans des conditions dignes
  •   La régularisation de tous.tes les sans-papiers, l’accueil inconditionnel et sans distinction de nationalité de toutes les personnes migrantes ainsi que l’accès à tous les services de soins et d’éducation

    Partout, luttons pour une société débarrassée de toutes chaînes, une société dans laquelle nous pouvons décider de nos sexualités, de notre parentalité, si nous voulons des enfants, comment, et avec qui !

    Nous appelons à rejoindre le rassemblement du 28 septembre à 18h30 place de la Bastille à Paris. Mobilisons-nous pour nos droits reproductifs en France, et en solidarité avec les femmes et minorités de genre du monde entier !

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