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En marche vers la décadence

Cinq ans de LREM : Cinq ans de scandales et d’attaques contre la classe ouvrière

Ce mardi, LREM célébrait ses cinq années d’existence. 5 années durant lesquelles le parti de Macron se sera illustré par une série d’attaques contre notre camp social. Retour sur cinq scandales qui ont révélé avec fracas les aspects profondément réactionnaires et décadents de l’actuel parti de la bourgeoisie française.

Nathan Deas

6 avril 2021

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Photo : AFP

Juillet 2018. L’affaire Benalla : premières brèches dans la macronie

Le 18 juillet 2018 surgissait le premier scandale d’ampleur pour la macronie, Le Monde révélait alors qu’un « chargé de mission à l’Elysée, adjoint au chef de cabinet du président, François-Xavier Lauch », Alexandre Benalla, a violenté des manifestants lors de la manifestation du premier mai.

Un scandale d’une ampleur colossale s’ouvre, celui-ci sera nourri par la révélation de nouveaux éléments à charge, entre autres la découverte que Benalla avait été mis au courant des perquisitions à son domicile, l’affaire des passeports diplomatiques ou encore celle de ses nombreux pots-de-vin ( plus de 65 000 euros au moins).

L’affaire Benalla aura été une des premières brèches dans la macronie, et le premier surgissement de ce qui deviendra l’un des sujets majeurs du quinquennat Macron : la question des violences policières. Ainsi de Benalla, à Michel Zecler, en passant par Adama Traoré et les centaines de mutilés et éborgnés gilets jaunes, cette affaire est le symbole d’une réponse qui sera toujours répressive et autoritaire à nos mobilisations et de l’impunité de ceux qui la réalisent. Un sujet pour lequel la macronie n’aura de cesse d’afficher son mépris, entre les « étouffements » de Darmanin et son refus de parler de violences policières après la mort de Cédric Chouviat, et la Loi Sécurité Globale qui les consacre.

Juillet 2019. De Rugy : la caste politicienne et ses privilèges

En juillet 2019, Mediapart révélait que François de Rugy, alors ministre de l’écologie, organisait des dîners fastueux entre amis aux frais du contribuable. Entre octobre 2017 et juin 2018, l’ancien président de l’Assemblée nationale et sa femme ont rassemblé jusqu’à trente convives, et ce à de multiples reprises, autour de tables luxueuses, de homard et bouteilles de vin grand cru. Mediapart a également dévoilé qu’une rénovation des appartements du couple au ministère de l’écologie avait été financé par plusieurs dizaines de milliers d’euros d’argent public, ainsi que l’utilisation par le député de son indemnité de frais de mandat pour s’acquitter de ses cotisations à son parti, Europe-Écologie-Les Verts.

Et si ce n’était qu’une exception, qu’une ronce parmi les fleurs de moralité qui forment la macronie ? Cette nouvelle affaire est significative de la corruption généralisée qui règne dans la classe politique dominée par la bourgeoisie. Ainsi de de Rugy à François Bayrou, Sylvie Goulard et Marielle de Sarnez, à Alexis Kohler, en passant par Richard Ferrant, Françoise Nyssen, Laura Flessel, Thierry Solère, Jean-Pierre Chalençon et ses « amis ministres », … des déclarations d’intérêts incomplets, aux accusations d’ « abus de confiance », « escroquerie » et « détournement de fonds publics », nombreuses sont les affaires à avoir ébranlé la macronie.

Décembre 2019. La réforme des retraites et l’affaire Delevoye

En pleine mobilisation contre la réforme des retraites, son principal architecte, Jean-Paul Delevoye, avait dû démissionner. Et pour cause, en rentrant au gouvernement, ce dernier avait très largement enfreint les règles prévenant les conflits d’intérêts. Delevoye avait d’abord continué à être rémunéré par un think-thank, avant de déposer auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique ( HAVTP) une déclaration d’intérêts incomplète et incorrecte, omettant nombre de mandats occupés aux cours des dernières années et sous-estimant certaines de ses rémunérations.

Dans la continuité des scandales financiers qui ont émaillé la macronie depuis la création de LREM, celui-ci se révélait particulièrement insupportable, puisqu’au même moment l’exécutif tentait d’imposer des économies massives sur le dos des plus précaires par la refonte du système de retraites. Une mesure anti-sociale qui avait accouché d’un nouvel épisode aigu de lutte des classes, la macronie en aura connu quelques-uns, quand la combattivité des grévistes de la Ratp et de la Sncf notamment avaient forcé le gouvernement à faire démissionner Delevoye et à reporter la réforme des retraites.

Juillet 2020. Darmanin : Accusation de viol et promotion à l’intérieur

Le 7 juillet dernier, le nouveau premier ministre Jean Castex, nommait au ministère de l’intérieur Gérald Darmanin en lieu et place de Christophe Castaner, chef de file de la répression contre les Gilets Jaunes. Une nomination qui choquait à plus d’un titre, outre des déclarations ouvertement homophobes au sujet du mariage homosexuel et de l’adoption pour les couples homosexuels, le ministre faisait au même moment l’objet d’une accusation de viol pour laquelle une enquête venait d’être rouverte.

Dans un contexte d’un renouveau des mobilisations féministes, notamment autour de la question des violences sexuelles et sexistes, l’annonce du remaniement avec une personnalité ouvertement réactionnaire, et soumise à une accusation de viol, à l’un des postes clefs du gouvernement est apparu comme une énième provocation pour l’opinion publique, les victimes de violences sexistes et les militantes féministes. Le gouvernement du président qui avait déclaré en grande pompe faire des femmes la « cause numéro un du quinquennat » en 2017 démontre une fois de plus qu’il n’y a rien à attendre de l’État en ce qui concerne la lutte contre les oppressions.

Scandale d’Etat. Les masques : pénurie et volte-face du gouvernement

Passé d’accessoire inutile à dispositif obligatoire le masque a connu plusieurs doctrines en France. Au commencement de l’épidémie, le masque n’était pas nécessaire assurait l’exécutif. D’inutile, il est devenu obligatoire dans les transports en commun, puis dans tous les lieux publics clos, et enfin partout ou presque.

Outre la volte-face communicationnelle et les mensonges, la macronie a ouvert un véritable scandale d’Etat avec la pénurie des masques. Si le 26 janvier 2020, Agnès Buzyn, qui est encore ministre de la Santé assurait qu’il n’y aurait pas de pénurie de masque, à peine plus d’un mois plus tard, le 4 mars, Emmanuel Macron lors d’une allocution annonce que l’Etat réquisitionne tous les stocks.

Derrière cette pénurie, des années de casse des services publics et des économies faites sur la santé mais aussi le stockage par millions de masques au courant du mois d’avril par les patrons de la grande distribution, qui en ont profité, une fois le confinement levé pour les vendre jusqu’à dix fois plus chers qu’avant la crise sanitaire. Ainsi la scandale des masques est éminemment représentatif de ce qu’aura été la gestion de la pandémie par le gouvernement, une gestion répressive ( le non port du masque est associé à une amende de 135 euros), pro-patronale et austéritaire.

Mais aussi cinq ans de lutte des classes …

En juillet 2018, Macron et son gouvernement savouraient une première année de quinquennat qui, si elle n’avait pas été un long fleuve tranquille, avait permis au gouvernement de poser les premières bases de ses attaques contre notre camp social. Il y avait bien eu la mobilisation profonde des cheminots et des étudiants, mais les réformes du rail et de l’université étaient passées sans trop d’encombre.

Le mouvement ouvrier encore désarmé par le second tour des présidentielles et les appels électoralistes au barrage contre Marine le Pen, n’avait pas su, hormis quelques luttes importantes mais corporatistes, poser les bases d’une riposte d’ensemble à Macron et à la casse de nos acquis sociaux, dans une séquence marquée pourtant depuis 2016 et la lutte contre la Loi Travail par le retour de la lutte des classes en France. Trois ans plus tard, la macronie aura dû faire face à des épisodes de lutte des classes historiques, des gilets jaunes à la lutte contre la réformes des retraites, en passant par les importantes mobilisations antiracistes et contre les violences policières. Cinq ans de LREM c’est donc une succession d’affaires en tout genre, de scandales mais c’est aussi cinq ans de lutte des classes.

Pour qu’il n’y ait pas cinq ans de plus et de nouveaux scandales, pour que ce ne soit plus à notre classe de payer le coût des politiques de la bourgeoisie et de Macron, plus que jamais la question la riposte de notre classe se pose avec acuité, d’autant plus dans un contexte où elle est en première ligne de la crise économique, de la précarité et de la crise sanitaire.


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