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Edito

Christine Renon : halte à la souffrance au travail !

Ce jeudi, plusieurs rassemblements rendait hommage à Christine Renon, une directrice d'école en Seine-Saint-Denis qui a mis fin à ses jours la semaine dernière. Toute une illustration de la logique du capitalisme qui pousse à bout les travailleurs.

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Ce jeudi, dans plusieurs villes sur tout le territoire, des enseignants se sont rassemblés et parfois même mis en grève pour rendre hommage à Christine Renon, une directrice d’école maternelle de Pantin en Seine-Saint-Denis qui a mis fin à ses jours la semaine dernière. Avant de commettre cet acte de désespoir, l’enseignante, directrice de son école depuis dix ans, a laissé une lettre dans laquelle elle décrit toutes les difficultés auxquelles elle se trouvait confrontée dans son travail. Du manque de moyens à l’absence de réponses données aux difficultés des élèves et de leurs familles en passant par le matériel défectueux et le manque de personnel pour éduquer les enfants, cette ultime lettre délivre un message terrifiant : celui d’une personne profondément attachée à l’éducation des enfants mais que l’impossibilité d’exercer son métier dans des conditions décentes a poussé à bout.

L’émotion suscitée dans le corps enseignant est vive. De la maternelle au lycée, le sort funeste de Christine Renon interpelle sur les conditions de travail dans l’Éducation nationale. Les réformes successives des différents gouvernements ont accentué la pression sur les personnels et entériné la sélection sociale et la précarisation du statut d’enseignant. Ainsi, le suicide de Christine Renon résonne-t-il comme un ultime rappel à l’ordre de la violence avec laquelle les gouvernements successifs mènent leurs réformes. Il témoigne aussi d’un univers professionnel où les individus ne sont pas respectés et où la loi du plus fort règne en maître. En ce sens, l’acte de Christine Renon a-t-il une portée symbolique pour l’ensemble du monde du travail. Qui ne se souvient pas des suicides à France Télécom ou à la SNCF, à La Poste ? Ces actes désespérés ne sont pas des actes isolés, n’en déplaise à tous ceux qui veulent masquer la réalité de la souffrance au travail derrière des « circonstances personnelles » et ôter toute porté politique à ces crimes sociaux perpétrés par la bourgeoisie et ses politiques d’austérités.

L’année passée n’a pas été de tout repos pour l’Éducation nationale, à l’image d’ailleurs des mois de révolte des Gilets jaunes. Entre le #Pasdevague, les stylos rouges et la grève inédite du bac, les enseignants ont montré une forte détermination pour ne pas voir leurs conditions de travail encore se dégrader. Il semblerait que ce ras-le-bol généralisé s’exprime encore ce jeudi, à l’échelle de toute la profession et bien au-delà du 93. Cette démonstration peut être un premier pas vers une mobilisation d’ensemble pour la bataille des retraites. Les enseignants sont, en effet, parmi les plus touchés au sein des fonctionnaires par les effets de cette contre-réforme.

La défense d’un droit à la retraite décent n’est pas sans poser également la question des conditions de travail au quotidien. La refonte du système des retraites interroge sur la société dans laquelle on veut vivre et, incidemment, sur les conditions dans lesquelles on travaille. Aussi, pour que de tels drames ne se reproduisent plus et pour que le gouvernement recule enfin sur son agenda néolibéral, il va falloir se battre pour les retraites, converger vers les autres forces sociales en mouvement, comme les employés de la RATP qui se sont mis en grève totale le 13 septembre dernier, et profiter de cette bataille pour faire entendre que la souffrance au travail n’a pas le droit de cité.


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