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« Carkill tueur d'emplois »

Cargill : « depuis le Covid, les PSE s’enchainent », plus de 300 manifestants à Douai contre les licenciements

Ce mardi, à l'appel des Cargill en lutte depuis 16 mois contre un PSE, plus de 300 personnes ont battu le pavé de Douai pour dénoncer les licenciements et appeler à la convergence des luttes.

Boris Lefebvre


et Pierric Thomas

24 mars 2021

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Ils étaient plus de 300 ce mardi matin à Douai, dans le Nord, pour manifester contre les licenciements à l’appel des Cargills en lutte depuis plus de 16 mois contre le PSE dans leur usine de Haubourdin près de Lille et plus généralement contre les licenciements. À deux semaines de la décision de la cours d’appel de Douai sur la suspension du plan social, les Cargills ont voulu mettre la pression et montrer encore une fois la détermination qui anime leur combat contre la suppression de 180 emplois dans leur usine appartenant à la multinationale américaine leader sur le marché des ingrédients alimentaires.

À 9h rue de Paris, le cortège composé majoritairement de syndiqués CGT s’est élancé. L’union locale de Douai a mobilisé notamment des salariés de la santé et du public. Mais sur place, on pouvait aussi retrouver les TUI France à l’origine de l’appel de la manifestation du 23 janvier contre les licenciements, des syndiqués des Bouche du Rhône Énergie venus de Marseille et l’Union locale de Tourcoing, venus en soutien et en solidarité. Des élus communistes étaient présent ainsi que Gaël Quirante du NPA, en proie à l’acharnement judiciaire, et des étudiants de l’Unef. À l’avant du cortège, les Cargills avec leur banderole « Carkill tueur d’emplois ».

Sur le trajet de la manifestation, le cortège a marqué une pause devant l’usine Renault George Besse de Douai. Un délégué syndical a pris la parole pour dénoncer la politique de restructuration du groupe Renault qui envisage de supprimer 15 000 emplois dans le monde et 4600 en France. Au moment même où Renault cherche à licencier 350 salariés à la fonderie de Bretagne, dans le Nord, 10 sites sont concernés par les politiques d’ajustement de Renault. 1200 salariés risquent de perdre leur emploi dans la région. Après le coup de pression exercé par la direction de Renault en mai dernier sur le site de Maubeuge et qui mettait explicitement en concurrence le site de l’avenois avec celui de Douai, la défense des emplois et la lutte contre les licenciements est une nécessité plus que vitale. Le management de Renault visant à détruire les accords d’entreprise tout en augmentant le temps de travail sans contrepartie salariale a également été dénoncé lors de la prise de parole.

Finalement, le cortège s’est rendu sur la Grand’Place de Douai pour un meeting donnant la parole à plusieurs secteurs en lutte. Dorian Vallois, délégué syndical CGT à l’usine Cargill de Haubourdin, a dénoncé le PSE que l’entreprise américaine, véritable « empire capitaliste » veut imposer depuis 16 mois : « Au travers de la lutte des Cargill, c’est la lutte de tous les salariés, de tous les travailleurs, une lutte contre tous les licenciements, partout en France, dans le privé comme dans la public. Nous devons rester unis, solidaire en cette période de crise, faire front ensemble contre toutes ces multinationales qui vampirisent l’économie du pays, avec l’aide du gouvernement ». Il revient sur les 16 mois de lutte et de résistance acharné que les salariés ont enduré : « si nous avons tant résisté, c’est bien parce que notre cause est juste et que nos licenciements sont illégitimes et illégaux ». Et dénonce les PSE qui se multiplient depuis la crise sanitaire : « depuis le Covid, les PSE s’enchainent les uns après les autres. Des licenciements tombent de partout. Les entreprises sont en train de fermer, de délocaliser, de dégraisser leurs effectifs. Les multinationales se servent de cette crise pour accélérer la politique de démantèlement et de destruction qui va mettre à genoux le pays. Les entreprises du CAC40 et les multinationales ne se sont jamais aussi bien portées qu’en cette période de crise ».

La manifestation de lutte contre les licenciements de ce mardi à Douai montre à quel point « on a besoin de résister, de converger, de s’organiser, de lutter et gagner » comme cela a été dit lors des prises de paroles sur le Grand’Place. En effet, depuis le début de la crise sanitaire en mars dernier, ce sont plus de 80 000 licenciements et suppressions de postes qui ont été annoncés, avec des PSE qui se multiplient. Il est donc urgent d’imposer un plan de bataille à la hauteur de ces attaques qui vont faire des ravages chez les travailleuses, les travailleurs et leurs familles. Un plan de bataille bien loin des négociations dans les salons ministériels auxquelles s’adonnent les directions syndicales, des journées de mobilisations isolées et qui rejette le piège du « dialogue social » qui ne vise qu’à faire passer plus facilement la casse sociale.


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