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Caravane

Philippe Müller

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Caravane

Philippe Müller

Les Etats-Unis sont devenus le pays où la caravane des migrants ne passe pas même si le chien aboie.

La caravane est brinquebalante, inexperte au voyage, lente et rudimentaire à l’époque du voyage aérien, des flux financiers, des échanges marchands -c’est que la caravane est pauvre, elle est moins un voyage qu’un risque, elle est comme une demeure en péril quand il n’y a plus de demeure nulle part.

Aux Etats-Unis, on arrive en caravane comme pour un voyage d’enfants dignes et beaux face au sérieux des murs dressés jusque sur la mer, face aux fusils des soldats, face à la haine et au mépris qui dit : « humains, on ne passe pas ».

La caravane est couleur, bigarrure, arlequinade pour le Blanc qui vocifère, qui maudit, qui condamne avec facilité, qui l’utilise comme argument central dans sa campagne électorale. Elle dit : « vivants, nous passons, au prix de toutes les tragédies, vivants et embarqués dans le risque, vivants, il faut passer »

Ce sont plusieurs milliers de migrants du Honduras et d’autres pays d’Amérique centrale venus à pieds depuis plusieurs semaines et qui se heurtent aux murs, à l’armée, aux pierres que leur lance l’Amérique de Trump, pour ajouter la lapidation à la misère et au racisme.

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