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Crise économique

Automobile. Valéo a supprimé 12 500 emplois dans le monde et continue les attaques

Valéo, sous-traitant dans l'automobile a annoncé la suppression de 12 500 emplois dont 2000 en France. La direction prépare un APC avec entre autre dans le viseur l'annulation de l'intéressement , le gel des salaires, la baisse des primes de départ à la retraite.

Armand Bonneto

22 juillet 2020

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Crédit photo : Ludovic Marin // AFP

Le 21 juillet, Valéo a annoncé avoir supprimé 12 500 postes dans le monde au premier semestre. Cet équipementier français, qui emploie plus de 110 000 travailleurs autour du globe, a décidé de mener une politique de réduction des effectifs. En France, ce sont environ 2 000 personnes qui ont perdu leur emploi suite à cette décision. L’entreprise pour supprimer des emplois en nombre, a ciblé majoritairement des intérimaires, qui n’ont pas été reconduits.

Ce plan d’envergure mondiale et les licenciements déjà effectués sont justifiés au moment même où ils sont annoncés par la publication des chiffres clés de l’entreprise. Pour cause de pandémie et de crise économique ouverte, l’entreprise estime a 1,2 milliards d’euros ses pertes nettes sur le premier semestre de l’année ainsi qu’une chute de son chiffre d’affaire d’environ 28%. Le Monde souligne cependant que « Valéo se félicite de mieux résister à la baisse d’activité qu’un grand nombre de ses concurrents.[...] Autre bonne nouvelle, le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (Ebitda) est resté positif à 202 millions d’euros, soit 2,9 % des ventes.  » Dans ce même article on découvre que le PGD du groupe «  a souligné que Valéo avait négocié pour 1,1 milliard d’euros de lignes de crédit supplémentaires et disposait d’une trésorerie nette de 2,1 milliards d’euros au 30 juin. « On a de quoi faire face », a-t-il assuré. »

Alors même qu’ils font des déclarations à la limite du fanfaronnant ils licencient massivement des travailleurs. Mais la direction ne s’arrête pas la et veut imposer une régression sociale aux salariés à travers un Accord de Performance Collective (APC), processus rendu possible par les ordonnances Macron de 2017. L’APC permet, au travers de négociations avec les organisations syndicales, que des attaques contre les acquis des ouvriers puissent voir le jour.

Un porte-parole de Valeo explique à BFMTV que : «  Le but de ces négociations est de limiter les conséquences de cette crise sur l’emploi. Notre volonté est de rechercher des économies par le dialogue social, c’est une réflexion pragmatique ». L’AFP confirme que l’entreprise «  a fixé un objectif de réduction des coûts salariaux français de 10%, soit 100 millions d’euros ».

Les Echos indiquent la quinzaine de mesures qui auraient été retenues par la direction : «  ll’annulation de l’intéressement, le gel des salaires, la baisse des primes de départ à la retraite ou de travail de nuit, un passage de 215 à 218 jours du temps de travail des ingénieurs et cadres, et même une baisse de 5 % de la rémunération de base de ces derniers. »
L’objectif de cet APC est clair : faire payer la crise que traverse le groupe aux travailleurs.

Denis Bréant représentant de la CGT, dénonce toujours auprès des Echos  : « La pandémie est un prétexte pour rogner sur les acquis sociaux  ».

Alors que généralement les APC se font sous couvert hypocrite de maintien de l’emploi dans la durée - « travailler plus maintenant sans être payé plus, pour ne pas finir au chômage »-, la direction de Valéo, elle, ne s’encombre pas de mensonges pour faire passer la pilule.C’est très décomplexée que l’entreprise a refusée de donner la moindre garantie d’emploi, justifiant ça par une possible seconde vague qui donne un futur incertain pour leurs profits.

Ainsi sur fond de crise pandémique et économique, Valéo mène une attaque frontale et assumée contre les travailleurs . Licenciements par milliers d’abord, puis attaque contre des acquis sociaux. Face au projet décomplexé de la direction de faire payer la crise aux travailleurs de la boîte il n’y a rien à attendre des négociations avec la direction mais au contraire tout à gagner à prendre en main les rênes de la bataille contre l’entreprise en se coordonnant entre les différents sites. Pour exiger que personne, intérimaire ou CDI, ne soit licencié et que le temps de travail soit réparti entre les mains disponibles sans perte de salaire.


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