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Bordeaux. Contre les licenciements, les travailleurs de l’aéro montrent leurs dents

Ce Jeudi 09 Juillet a eu lieu un rassemblement à Bordeaux appelé par la CGT métallurgie pour défendre les emplois des travailleurs de l'aéronautique. Une centaine de personnes ont répondu présent dont des travailleurs de l’aéronautique de Stelia, Dassaults, Safran et ArianeGroup et des soutiens comme des employés de Strikers, Getrag Ford, la Monnaie ainsi qu'une délégation du NPA Jeunes.

Emile Causs

13 juillet 2020

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Ce Jeudi 09 Juillet a eu lieu un rassemblement à Bordeaux appelé par la CGT métallurgie pour défendre les emplois des travailleurs de l’aéronautique. Une centaine de personnes ont répondu présent dont des travailleurs de l’aéronautique de Stelia, Dassaults, Safran et ArianeGroup et des soutiens comme des employés de Strikers, Getrag Ford, la Monnaie ainsi qu’une délégation du NPA Jeunes. Ce rassemblement est une première étape de mobilisation pour ce secteur en Gironde et fait écho à la mobilisation des travailleurs de l’aéronautique dans le bassin toulousain.

 La crise sanitaire du COVID-19 et le confinement qui s’en est suivi a stoppé net la production et a totalement paralysé l’économie en France et dans le monde. Le secteur de l’aéronautique est l’un des premiers touchés par la crise économique accélérée par la pandémie mondiale. Effondrement des vols aériens et annulations régulières des commandes, de quoi mettre à mal ce secteur, d’autant plus qu’un retour à la normale n’est pas prévu avant 4 années et que cette prévision n’est que pure spéculation tant l’ampleur de la crise économique est ignorée. Cette crise touche à la fois les donneurs d’ordre avec une baisse de l’activité significative, mais aussi les sous-traitants dépendants de ces premiers dans leur cahier de commande. Avec cette situation, les profits du patronat et des actionnaires sont grandement menacés, et nous assistons depuis la fin du confinement aux premières offensives de leur part pour conserver leurs bénéfices quoiqu’il en coûte pour les travailleurs. D’une part des annonces de licenciements massifs sont déjà tombées, AirBus a fait part de sa volonté de baisser de 11% ses effectifs en Europe, soit 15 000 postes, et quand à lui Air France a dorénavant annoncé la suppression de 7 585 d’ici la fin de l’année. Tout cela alors même que l’Etat Français a débloqué un plan de relance d’aide à l’aéronautique avec 15 milliards pour le géant Airbus, dont 7 milliards pour Air France sans contrepartie. L’intention du patronat de l’aéronautique est claire, ils sont prêts à tout pour garder leurs bénéfices et ce avec le soutien sans faille du gouvernement. Les usines sous-traitant de l’aéronautique ne sont pas en reste avec de nombreux licenciements et des plans d’accords de performances collectives qui détruisent les acquis sociaux. Comme nous le confie Sylvain, délégué syndicale CGT à l’usine Stelia aerospace de Mérignac, lors du rassemblement de ce jeudi, l’ensemble des effectifs aujourd’hui en chômage technique, et ce jusqu’en septembre, ont appris que leur direction prépare un plan de licenciement de 40% des effectifs en CDI et CDD, et met déjà sur la touche les intérimaires. 

Dans la même lignée, à Derichebourg sous traitant dans le bassin toulousain, le patronat effectue du chantage à l’emploi en mettant en balance un APC (accord de performance collective) qui n’est rien d’autre que la régression sociale et un plan de licenciement conséquent et immédiat. Le patronat donne à choisir entre la peste et le choléra, d’autant plus que ces plans se répandent dans la sous-traitance comme la principale offensive. 

Contre cela et la menace que représentent les licenciements et la régression sociale de ces plans pour des milliers de familles ouvrière, la mobilisation dans le bassin toulousain montre la voie. Dès le début du confinement les différents syndicats de l’aéronautique de la région se sont coordonnés ensemble contre le maintien de l’activité non essentielle dans un communiqué portant des revendications offensives. Grâce à cette pression de nombreuses usines ont pu fermer leurs portes temporairement ne mettant plus en danger la vie des ouvriers et de leur famille. La grève reconductible des ouvriers de Derichebourg suite aux attaques de leur direction est elle aussi exemplaire Même si la mobilisation n’a pas amené une victoire et que l’APC a finalement été signé, elle témoigne par sa combativité, par ses revendications et ses méthodes d’auto-organisation d’un sursaut de lutte chez les ouvriers de l’aéronautique. Dans la même mesure, les ouvriers de l’aéronautique ont démontré à Toulouse ce mercredi une force de mobilisation conséquente en défilant avec 7000 personnes sur le site d’aviation de Blagnac afin de dire non au licenciement

A Bordeaux le rassemblement de ce jeudi 9 juillet réunissant plusieurs usines comme Stelia, ArianeGroup, Safran ou encore Dassault est le premier acte de la mobilisation contre les licenciements comme en témoigne Sylvain : « Aujourd’hui c’est une première mobilisation sur la gironde à l’appel de la CGT, pour montrer à nos élus, à nos entreprises que nous sommes là et que nous nous mobiliserons pour éviter tout les licenciements contraints ». De même il nous explique qu’à Stelia «  il y a eu un appel en intersyndicale, on attend encore la réponse et éventuellement une réunion avec les autres organisations syndicales représentatives. » Ce premier rassemblement démontre une volonté des travailleurs de se mobiliser pour ne pas payer la crise en s’organisant ensemble et le plus largement possible. L’enjeux est la prise en main de la mobilisation par les travailleurs eux-mêmes dans des cadres d’auto-organisation dans les lieux de travails afin de ne pas cautionner le rôle de conciliation des directions syndicales, comme à Derichebourg où FO à totalement trahit les ouvrier en acceptant de signer l’APC. La régression sociale ne se négocie pas, au contraire elle se combat avec de véritable plan de bataille pour imposer une autre sortie de crise pour les travailleurs et par les travailleurs. La CGT métallurgie gironde à déjà annoncé la prochaine date de mobilisation, le 16 juillet à 14H30 devant la préfecture afin de faire pression sur la préfète qui reçoit une délégation.

Crédit photo : Fanny Laison


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