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Hôpital

Bordeaux. Au premier jour du pass sanitaire à l’hôpital, les hospitalier.e.s du CHU Haut Lévêque en grève

Ce mercredi 15 septembre, jour d’application de la mesure de suspension des hospitalier.e.s en cas de non-vaccination, un rassemblement a eu lieu devant le CHU de Haut-Lévèque, près de Bordeaux. Le but : dénoncer cette mesure autoritaire mais aussi exiger des moyens massifs et des embauches.

Olga Hagen

15 septembre 2021

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A partir du 15 septembre, des milliers de travailleurs risquent de subir une suspension de leur contrat et/ou de l’exercice de leurs fonctions, ainsi que des sanctions s’ils n’ont pas la première injection vaccinale. C’est pourquoi ce mercredi, à l’hôpital Haut-Lévêque près de Bordeaux, un rassemblement a eu lieu à l’initiative de CGT et de Sud Santé : « On est ici contre l’obligation vaccinale, et contre toute suspension qui vont tomber auprès de nos collègues hospitaliers. » a déclaré Marie-Laure Charchar, travailleuse et secrétaire générale à la CGT blanchisserie.

Les grévistes dénoncent l’obligation vaccinale et les sanctions qui pèsent sur la tête des travailleurs. Gilbert, délégué syndical chez Sud Santé, explique : « On est pour un accompagnement de tous les agents à la vaccination, or aujourd’hui énormément sont en grande détresse psychologique, obligés d’être vaccinés contre leur gré. Certains seront suspendus, mis à pied, alors qu’ils ont toujours servi l’hôpital public d’une façon irréprochable. »

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Nombreux sont les manifestants à ne pas être contre la vaccination en soi, mais à revendiquer au contraire un accès au vaccin pour toutes et tous et la levée du secret commercial. « Il faut savoir que nous ne sommes pas contre la vaccination mais bien pour la vaccination, une vaccination mondiale, et pour une levée des brevets » explique Marie-Laure.

Pointant la responsabilité directe du gouvernement dans la crise sanitaire, ils ont dénoncé le manque de personnel, le manque de moyens et d’investissements dans l’hôpital public à cause des politiques d’austérité menées par les gouvernements successifs. Et ce, alors que le gouvernement cherche à pointer du doigt "l’irresponsabilité" de quelques personnels, allant même jusqu’à suspendre des travailleurs dans un hôpital déjà à flux tendu.

« On a vraiment subi une crise au niveau de l’hôpital. Avant ça, on était déjà affaiblis au niveau matériel et humain mais pendant la crise on a quand même été là. Même s’il manquait de l’effectif, même s’il manquait du matériel, et qu’on a pas des salaires hyper attractifs, on a été là […] au service de la population, pour qu’elle soit dignement accueillie et soignée. » témoigne Marie-Laure.

Pourtant, cette problématique du manque de moyens dénoncée par les travailleurs depuis des années ne fait qu’être renforcée par la logique politique de suspension des non vaccinés, créant une situation où les soignants vont manquer dans les soins. « On est déjà en sous-effectif mais ça va être encore pire. » accuse Marie-Laure.

Car cette mesure s’applique absurdement dans un contexte où nous avons besoin de l’ensemble du personnel hospitalier pour poursuivre la lutte contre le Covid-19 et assurer la continuité des soins. Si plus de 90% des hospitaliers sont actuellement vaccinés, selon une enquête réalisée par Mediapart, dans certains établissements, les suspensions pourraient concerner 5 à 10% du personnel que les directions d’établissement cherchent à remplacer. Marie-Laure raconte : « ce matin, une infirmière me disait qu’ils vont la garder pour l’instant. On est des pantins en fait, on nous garde en attendant de peut-être recruter s’ils y arrivent. »

Avec cette mesure, le gouvernement vise à masquer sa gestion catastrophique de la crise, en pointant du doigt les hospitaliers qui, alors qu’ils étaient acclamés en héros, seraient maintenant responsables de la transmission du virus. Pourtant, comme l’affirme Gilbert, « C’est pas les soignants non vaccinés qui sont responsables de la transmission, c’est le manque de personnel, la fermeture de lits ».

Pour finir, à propos de la riposte face à cette situation, Marie-Laure explique que les syndicats font leur possible au niveau local, où plusieurs rassemblements se sont succédés, comme au CHU de Bordeaux la veille, ou le jour même à Libourne également. Mais elle dénonce l’absence de réaction des centrales syndicales : « On a eu une grosse absence des directions syndicales avec la trêve estivale. Mais nous, on a pas de trêve estivale. » La preuve, cette mesure a été décidée cet été, alors que les directions syndicales n’ont pas donné signe de vie. Marie-Laure évoque notamment le jour choisi pour la « rentrée » interprofessionnelle, la journée du 5 octobre « c’est loin, c’est très loin, même si nous on répondra présents. »

Une nouvelle occasion de rappeler la nécessité de construire un mouvement d’ensemble, qui réunisse l’ensemble des services de l’hôpital, privé ou public, pour exiger la suppression immédiate de la mesure répressive de suspension dans le cas des non-vaccination, mais aussi la nationalisation du privé vers le public, ou encore la levée immédiate des brevets et vise à convaincre de la nécessité d’une campagne de vaccination maissive. Mais pour cela, il faut préparer la riposte pour refuser de subir le mépris de ce gouvernement, et refuser les attaques successives qu’il mène envers le monde du travail.


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