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Construire la mobilisation

Au Mirail, 400 étudiants réunis en assemblée générale : la nécessité d’étendre la lutte

Ce jeudi avait lieu une deuxième assemblée générale au Mirail après que la question de la précarité étudiante a été tragiquement mise sur le devant de la scène. Elle a réuni environ 400 étudiants, un nombre important mais qu’il faut amplifier, en faisant en sorte que toute la fac s’empare de cette mobilisation.

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Au cours d’une première assemblée générale au Mirail, jeudi 14 novembre, différentes actions avaient été votées. Un rassemblement au CROUS mardi soir a ainsi été organisé, qui avait réuni une petite centaine de personnes. Mais c’est surtout l’action « Resto U gratuit », le même jour, qui consistait tout simplement à ouvrir les caisses pour que les étudiants n’aient pas à payer leur repas au restaurant universitaire qui a été un franc succès.

Pour autant, l’assemblée de ce jeudi n’a pas été massive même si les 400 étudiants ainsi réunis montrent que la colère est toujours là après la tentative de suicide du jeune étudiant lyonnais et face à la précarité subie tous les jours par des milliers de jeunes. D’autant plus après que le gouvernement a apporté comme seules réponse la mise en place d’une « hotline » et de nouvelles coupes budgétaires.

Dans ce contexte, plusieurs interventions abordaient la question des mesures que doivent revendiquer les étudiants mobilisés. À commencer par un revenu étudiant, pour que toutes et tous puissent accéder décemment à l’université, sans avoir à jongler constamment entre taffs précaires et études. Cet objectif doit être une mesure d’urgence face aux situations de précarité extrême et généralisée à propos desquelles les langues commencent à se délier. Ces débuts de mobilisation à Lyon, Paris, Bordeaux, Rennes ou Toulouse commencent à dévoiler la réalité de la « vie étudiante » qui, loin des clichés, est une galère permanente pour avoir de quoi se loger et se nourrir. Cette précarité est dramatique, et nous savons tous qu’elle ne s’arrêtera pas après l’université. C’est d’ailleurs en ce sens que sont intervenus des Gilets jaunes durant les rassemblements de la semaine : les travailleurs sont réduits à des conditions de vie indécente, avec ou sans diplôme, pour finir avec des retraites de misère.

C’est ce que développait Alberta, militante du NPA et de Révolution Permanente dans son intervention : « Il faut qu’on ait des objectifs de lutte et qu’on mette en place des moyens concrets pour obtenir ces revendications. Comme mesure d’urgence on peut exiger un revenu étudiant. Ça permettrait que plus personne n’ait besoin de travailler pour faire ses études. Ça permettrait que plus personne ne se fasse chier à travailler 12, 15 heures, mêmes plus parfois et galère à jongler entre le travail et les études. Ça permettrait d’avoir une fac qui est ouverte à tout le monde. Et comment on finance cette mesure d’urgence ? C’est très simple, on met un impôt fortement progressif sur les grandes fortunes parce que pendant que De Rugy se gave de homard nous on crève de faim. Et on ne va pas traverser la rue pour avoir du boulot : on va la prendre la rue ! »

Si la perspective de la grève du 5 décembre commence à s’ancrer dans les esprits, et que l’assemblée de la semaine dernière avait voté pour que l’université du Mirail y prenne part, ce n’est pas suffisant. Il y a aujourd’hui une réelle nécessité d’étendre la mobilisation dès aujourd’hui, pour que des milliers d’étudiants s’emparent de ces questions, pour incarner par notre nombre cette détermination à ne plus subir ces conditions de vie ultra-précaires, de nos études à nos retraites en passant par les galères de boulot.

Aujourd’hui les assemblées générales permettent de discuter largement des questions de précarité et des perspectives de cette mobilisation. Mais force est de constater que faute de temps, le nombre d’intervention est limité, et que peu d’étudiants qui ne sont pas déjà militants prennent la parole. Plusieurs étudiants sont revenus sur la nécessité de créer en complément des assemblées générales, des cadres moins impressionnants et plus restreints, où des discussions plus profondes pourraient s’ouvrir, où pourraient être plus largement débattu les objectifs de la mobilisation, afin que tous les étudiants puissent s’investir et se sentir réellement parti prenante de cette lutte. Dans cette objectif, la proposition de faire des assemblées par UFR (unités de formation et de recherche, regroupant différents départements dans des bâtiments différents sur le campus) a été lancé. Une manière de construire la mobilisation au plus près de nos cours, de nos classes pour proposer à d’autres étudiants de rejoindre ce mouvement.

L’idée n’est pas d’aller d’assemblées en assemblées mais de proposer aussi d’autres cadres où chaque étudiant peut s’investir, se saisir des revendications, construire le mouvement pour être encore plus nombreux dans les actions proposées. Si le RU gratuit était une réussite, il faut encore visibiliser cette précarité sur la fac, ancrer dans toutes les têtes qu’il n’y a rien de normal à galérer tous les mois, afin de créer un rapport de force à même de faire reculer le gouvernement sur les retraites, et de lui arracher de quoi vivre et étudier décemment – et aujourd’hui nombreux sont ceux qui ne peuvent même pas envisager de faire des études.

À l’issue de cette deuxième assemblée générale, les votes ont acté le lancement des assemblées d’UFR dès mardi prochain, ainsi qu’une nouvelle action resto-U gratuit, et l’organisation d’une manifestation contre la précarité ce mardi 26 novembre, à 14h30 – date discutée nationalement. Les étudiants ont également décidé de rejoindre les dates de mobilisation contre les violences faites aux femmes le 23 novembre et de la grève pour le climat le 29 novembre.

Une prochaine assemblée générale aura lieu jeudi prochain, à 12h30 au grand amphi !

Il y aura besoin de force pour construire et faire vivre la mobilisation !


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