Forte de sa tradition héritée de 2016, la ville du Havre n’a pas perdu de temps. Après un blocage des principaux axes de la ville, tenus par plusieurs centaines de travailleurs en grève rejoints par des Gilets jaunes, et une manifestation impressionnante qui a permis de rassembler plus de 25 000 personnes dans le centre de la ville, les grévistes des différents secteurs se sont réunis en Assemblée générale interprofessionnelle cette après-midi. Ils n’étaient pas moins de 200 à se réunir à l’issue de la manifestation, à 14h. Un nombre « impressionnant » d’après nos correspondants sur place, « la salle était complètement pleine ! ».
L’Assemblée a pu réunir la majorité des secteurs en grève localement : personnels de l’éducation, dockers et portuaires, métallos, pétrochimie, commerce, services publics, centres d’appels, mais aussi des Gilets jaunes et quelques étudiants. Parmi les présents on a pu retrouver des travailleurs syndiqués de la CGT, Solidaires, FSU, FO et de l’UNEF, mais également de nombreux travailleurs non syndiqués.
Tous ensemble ils ont pu faire le point après cette première journée de mobilisation et organiser la suite. Les interventions dans le débat sont revenues sur la nécessité d’y aller « tous ensemble » contre ce gouvernement, à l’image de Fred Bichot de la CGT Spie d’Harfleur, filmé par son camarade Reynald Kubecki, gréviste et secrétaire général de la CGT Sidel :
L’Assemblée a notamment permis de se mettre d’accord sur trois modalités d’actions pour les prochains jours :
Une initiative plus que nécessaire à l’heure où toutes les colères se coagulent contre Macron et sa politique, et dans un contexte où la ville connait des taux de grève très importants. C’est le cas par exemple des cheminots dont plus de 75% faisaient grève aujourd’hui au Havre, ou encore pour le secteur de l’Education qui était si mobilisé que seules 25% des écoles primaires et maternelles ont pu ouvrir sur la ville, et seulement 1 établissement sur deux dans le secondaire.
Pour pouvoir réellement y aller « tous ensemble » et décider collectivement et démocratiquement d’une stratégie pour le mouvement il est fondamental de pouvoir se doter de tels cadres. En effet c’est la seule manière de pouvoir se doter d’une direction commune et de décider par soi-même des modalités de la grève. C’est pourquoi nous pensons qu’une telle initiative gagnerait à être généralisée à l’ensemble des villes pour se donner les moyens transformer ce premier jour de grève en vaste mouvement d’ensemble contre Macron !