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Après le passage en force

Après le 49.3, FO quitte la conférence de financement : la CGT doit faire de même !

Ce 29 février, Edouard Philippe a usé du très anti-démocratique 49.3 pour imposer sa réforme des retraites. Après ce recours, FO a annoncé (enfin) qu’elle quittait la conférence. Il faudrait exiger de la direction de la CGT qu’elle fasse immédiatement de même, et qu’elle en termine avec toute « concertation » avec ce gouvernement.

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Crédits photos : Thomas Samson AFP

En pleine crise du coronavirus et au cours d’un conseil des ministres censé porter uniquement sur la gestion de l’épidémie, le gouvernement a pris tout le monde de court. A la tribune de l’Assemblée Nationale, Edouard Philippe a annoncé l’activation du très anti-démocratique 49.3, ce samedi 29 février en fin d’après-midi. Bien sûr, l’utilisation de ce texte était attendue, mais la temporalité choisie n’en a pas moins surpris, suscitant rapidement des rassemblements dans toute la France. Une série de mobilisations spontanées, devant l’Assemblée Nationale et dans une série de villes en France, ont ainsi été organisées dès le 29 février au soir. Les travailleuses et travailleurs de l’Opéra de la Comédie Française se sont également remis en grève en réponse à l’attaque.

N’étant pas à une contradiction près, Edouard Philippe n’a pas hésité à friser le ridicule, avec pour objectif d’endiguer au maximum tout retour de flamme sur le terrain de la lutte des classes. Ainsi, alors que le gouvernement coupe tout débat et impose de force son projet de réforme, Philippe a rédigé une lettre à destination des syndicats, pour justifier son recours au 49.3. Il tente notamment d’y faire passer son texte, rejeté par la majorité de la population, pour un pas en avant sur le terrain de la justice sociale et, surtout, de donner l’illusion que la porte du dialogue social serait toujours ouverte.

« Je tiens à l’affirmer clairement : la fin des débats en première lecture à l’Assemblée nationale ne constitue pas un aboutissement. Nous pouvons, nous devons, faire encore évoluer le texte du projet de loi. La conférence sur l’équilibre et le financement du système de retraite (…) poursuit en effet ses travaux. Elle devra proposer d’ici la fin du mois d’avril, et donc avant la seconde lecture, des mesures permettant d’assurer l’équilibre du système de retraite à l’horizon 2027. » note ainsi Edouard Philippe dans son courrier, avant de préciser : « Beaucoup de partenaires sociaux estiment que ces mesures, et notamment celles consistant à demander aux Français de travailler plus longtemps, ne seront considérées comme justes que si elles sont accompagnées de dispositifs prenant en compte la pénibilité de certaines situations de travail. (…) Si, comme je le souhaite, la conférence trouve un accord sur ces sujets, le gouvernement le reprendra dans la loi. »

Ainsi, alors que le gouvernement passe en force son projet de loi, Edouard Philippe s’appuie sur le cadre très contraint de la conférence de financement, auquel la CGT a pris part et que Martinez refuse toujours de quitter, pour donner des gages d’ouverture.

La conférence de financement joue ainsi son rôle, couvrir l’offensive anti-démocratique du gouvernement en promettant des miettes. Une mascarade à laquelle les directions syndicales qui, à l’image de la direction de la CGT, ont choisi de prendre part au cadre alors même qu’elles exigent le retrait du projet, contribuent directement.

Et si la centrale syndicale Force Ouvrière est la première à claquer la porte de cette mise en scène, c’est une raison de plus - s’il en fallait une pour Martinez -, de cesser d’être la caution d’un gouvernement qui n’hésite plus à passer en force au Parlement.

A quelques jours du 49.3, les directions syndicales qui revendiquent le retrait de la réforme, et en premier lieu la CGT, doivent quitter la conférence de financement et mettre fin à toute ambigüité sur les velléités de dialogue du gouvernement. Une telle décision serait un préalable important en vue de proposer un plan à la hauteur de la situation et un signal fort envoyé au gouvernement et surtout à l’ensemble des travailleurs.
Le départ de Yves Veyrier doit donc être suivi par le reste des confédérations syndicales, afin de réfléchir à une mobilisation offensive qui ne se fonde pas sur des pseudo-négociations, qui plus est illusoires, mais qui cherche à construire un véritable plan de bataille, sans attendre... le 31 mars pour construire la riposte à la hauteur de l’attaque gouvernementale.


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