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Patrons voyous !

Après Blanquefort, Ford annonce la fermeture de l’usine de São Bernardo do Campo au Brésil

Mardi 19 février, Ford a annoncé par surprise la fermeture du site de São Bernardo do Campo, dans l’Etat de São Paulo au Brésil ainsi qu’au renoncement de ses activités de poids lourds en Amérique Latine. Ce sont 2800 travailleurs qui sont menacés par la fermeture du site, ainsi qu’au moins 2000 emplois indirects. En France, cette nouvelle scandaleuse fait écho à la lutte des ouvriers de Ford Blanquefort en Gironde, pour la sauvegarde de leur usine et de quelques 900 emplois directs, après que le géant automobile se soit désengagé du site et ait refusé sa reprise.

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2800 ouvriers et 2000 travailleurs indirects sur le carreau

Ford a annoncé mardi 19 février cesser l’activité de l’usine Ford de São Bernardo do Campo, ouverte en 1967 dans la région du Grand ABC (Etat de São Paulo) connue pour son industrie automobile. La région est en effet le siège de plusieurs constructeurs comme Mercedes-Benz, Ford, Volkswagen ou General Motors.

Cette décision va impacter la vie de 2 800 travailleurs directs et leurs familles, mais aussi 2000 travailleurs indirects, selon la préfecture de São Bernardo. La marque annonce également l’arrêt de ses activités de poids lourds en Amérique Latine. La marque justifie cette annonce comme « une étape importante dans le retour à la rentabilité durable de ses opérations en Amérique du Sud ». Une fois les stocks écoulés, de nombreux modèles seront ainsi retirés du marché brésilien comme la Ford Fiesta, Cargo, F-4000, et F-350.

Entrée de l’usine de Ford de São Bernardo do Campo. Crédits : Edu Guimarães/ SMABC

Vers une aggravation des conditions de travail sous le gouvernement Bolsonaro

L’annonce de la fermeture du site de Ford fait aussi écho à l’annonce de General Motors d’appliquer la réforme du code du travail de 2017 sur ses sites, l’un des projets de loi les plus controversés du précédent gouvernement de Michel Temer. En effet, la réforme autorise désormais de faire passer des conventions collectives au-dessus de la loi nationale, permettant ainsi à l’employeur d’imposer localement des journées de travail de 12h, mais aussi le morcellement des congés, l’accroissement des temps partiels, la possibilité de faire travailler des femmes enceintes dans des locaux considérés insalubres, la facilitation de la tertiarisation, et aggrave la précarité des travailleurs intérimaires. General Motors a ainsi menacé de quitter le pays si les travailleurs n’acceptaient pas son plan d’attaques, ce par quoi les travailleurs de Gravataí (Etat de Rio Grande do Sul) ont répliqué par une mobilisation qui a contraint la direction de GM à reculer, le 1er Février. La direction cherchait par la nouvelle législation à diminuer ses coûts en réduisant les salaires des nouvelles embauches, et par l’agencement des horaires de travail. Mais après s’être réunis en Assemblée Générale, les travailleurs avaient bloqué l’usine et fait plier GM.

Au Brésil, les attaques menées par ces multinationales multimilliardaires, qui visent à saigner les travailleurs brésiliens, sont menées avec la complicité du gouvernement d’extrême-droite Jair Bolsonaro, grand allié du patronat, qui dans la continuité des attaques anti-sociales de Michel Temer avait déclaré en campagne que « le travailleur devra choisir entre plus d’emplois sans droit, ou tous les droits sans aucun emploi ». Par ailleurs, les capitalistes attendent avec impatience les attaques de Bolsonaro contre les droits du travail, notamment la très impopulaire réforme sur les retraites, qui vise à abaisser l’âge de départ à la retraite ou plutôt, dans un pays où les classes populaires ont une espérance de vie peu élevée, de les faire travailler jusqu’à leur mort.

En France et en Europe, Ford aussi s’attaque aux travailleurs !

L’annonce de la fermeture de l’usine de São Bernardo do Campo et de l’arrêt de son activité de poids lourds en Amérique Latine, s’inscrit dans une restructuration de l’activité mondiale de la multinationale qui a d’ores et déjà des conséquences sur la vie de milliers d’ouvriers et de leur famille notamment en Europe. En France, cette fermeture fait écho à la lutte des ouvriers de Ford Blanquefort dont Philippe Poutou, ex-candidat à la présidentielle du NPA, contre la fermeture du site de Ford Aquitaine Industries (FAI) qui menace l’emploi de près de 900 ouvriers et 4000 emplois induits. Ford Europe a par ailleurs déjà refusé une première fois la reprise de l’usine. A ce titre, les ouvriers de Ford Blanquefort organisent un concert contre la fermeture de l’usine le samedi 2 Mars, auquel nous invitons un maximum de personnes à participer.

Aux vues de la situation, et notamment de l’arrêt de la production de véhicules « non rentable » en Europe, il se pourrait qu’à l’avenir, d’autres sites européens soient menacés. En réalité, ces restructurations s’insèrent avant tout, pour le géant américain, dans une situation d’augmentation des tensions commerciales entre les différentes puissances capitalistes, prêtent à sacrifier les travailleurs sur l’autel de la concurrence. Les multinationales comme Ford -qui ont par ailleurs reçu des millions de subventions publiques pour « maintenir les emplois », notamment en France- continuent de fermer leurs portes avec la complicité des gouvernements sous prétexte d’un manque de rentabilité, et malgré des chiffres d’affaire colossaux. Face à ces attaques qui broient la vie de milliers de travailleurs et de travailleuses et leur famille à travers le monde, la solidarité internationale semble indispensable !


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