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GILETS JAUNES TOUJOURS LA ET TOUJOURS « DETER »

Anniversaire : Malgré la tentative d’empêchement, les Gilets jaunes toujours déterminés : cap sur le 5 décembre !

Pour leur anniversaire, les Gilets Jaunes, ont montré que le temps n’avait pas eu raison de leur constance et de leur radicalité. Malgré ses fanfaronnades et ses accents guerriers, le Préfet de Paris, en contact rapproché avec l’exécutif, a bel et bien été, une fois de plus, mis en difficulté et obligé d'interdire une manifestation dont l’autorisation avait été accordée. L’épouvantail des « ultra jaunes » qu’il agite pour la circonstance ne marche pas. Gilets jaunes, mouvement ouvrier et étudiants se déclarent prêts à la jonction pour la grève reconductible du 5 décembre.

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Oui, les gilets jaunes font toujours peur à Macron

Même si le spectre des Gilets jaunes, et surtout sa possible coagulation avec le mouvement de grève dure qui s’annonce pour le 5 décembre, hantent toujours les rangs des macronistes, ils pensaient, du moins, en avoir fini avec la question du maintien de l’ordre. Le retour des voltigeurs et la loi anticasseurs était censés avoir donné les outils suffisants pour résoudre le problème. Mais c’était mal apprécier le feu qui continue à couver, une colère toujours présente, et une force de caractère qu’une population méprisée et écrasée socialement chaque jour un peu plus est capable de retrouver dans toute sa vivacité.

Pour ce samedi 16 novembre, date anniversaire du début du mouvement, 140 appels à rassemblement avaient été lancés dans toute la France, notamment à Lyon, Marseille, Bordeaux Toulouse, Montpellier, Nantes, Grenoble….et bien sûr, Paris. Selon le décompte du « Nombre jaune », la participation a été estimée à 39 530 personnes dans l’Hexagone, tandis que l’intérieur a recensé 28 000 manifestants en France, dont …4 700 à Paris, chiffre (s’il fallait le prendre au sérieux) oh combien inquiétant, notamment au vu des difficultés importantes à assurer le maintien de l’ordre.

Soucieux de démontrer leur capacité à maintenir l’ordre, Macron, son ministre et ses préfets avaient pourtant, dès l’amont, utilisé tous les moyens pour réduire la mobilisation : un travail de renseignement opiniâtre depuis des mois, l’interdiction de plusieurs lieux de départ de manifestation, dont les Champs-Elysées à Paris, la fermeture de lignes et de nombreuses stations de métro, le contrôle des accès aux lieux de rassemblements autorisés et l’intimidation avant même que les cortèges ne démarrent...

Un contexte de nature à créer très rapidement des tensions qui sont apparues dans plusieurs villes comme Lyon, Toulouse, Nantes et surtout Paris. Très inquiet, Macron a suivi en direct tous les événements de la journée. Il a dû se rendre à l’évidence, malgré tous les effectifs et les moyens déployés, des canons à eau puissants, des gaz lacrymogènes répandus massivement, et des tirs de flash-balls que les manifestants ne connaissent que trop désormais, des débordements ont eu lieu en plusieurs endroits. La place d’Italie, à Paris, a connu un véritable chaos. Au point que Macron a dû envoyer en première ligne le préfet de Paris qui remplace, pour la circonstance, un Castaner complètement discrédité.

Aveu, à la fois, de son caractère provocateur et de son impuissance à « maintenir l’ordre », Le Préfet a transgressé sa propre « légalité républicaine » en interdisant une manifestation qui était pourtant autorisée. Et pour faire acte d’autorité, il n’a rien trouvé de mieux que de procéder à plusieurs milliers de contrôles, 147 interpellations, et au moins 78 gardes à vue. Mais c’est aussi une terrible répression qui s’est abattue, avec des nombreux blessés au LBD, et grenade GLI F4, dont un journaliste totalement défiguré. Une nouvelle fuite en avant répressive, cependant, à la hauteur de la peur que Macron éprouve bel et bien, malgré les fanfaronnades du préfet qu’il a mandaté.

Une conflictualité de plus en plus anticapitaliste et convergente

Comme à l’accoutumée, le gouvernement et son appareil de répression, relayés par les médias, ne se sont pas privés de désigner les « casseurs » à la vindicte de l’opinion publique. Le préfet a pris soin de dissocier ceux qu’il a appelé les « ultra jaunes » des gilets jaunes « pacifiques » qu’il a invités à emprunter un couloir d’exfiltration pour sortir de la place d’Italie encerclée par les policiers.

Une manière de réduire à un petit nombre de « casseurs » un mouvement plus large dont la radicalité s’est exprimée délibérément et tout à fait politiquement. Les médias qui, au plus fort du mouvement des gilets jaunes faisaient tourner en boucle les images les plus spectaculaires comme l’incendie du Fouquet’s, se sont d’ailleurs aujourd’hui montrés beaucoup plus économes d’images à sensation, désireux de ne pas donner écho à une révolte radicale capable d’échapper, au moins partiellement, au contrôle de l’appareil répressif de l’Etat.

Les évènements de ce 53ème acte l’ont montré, il y a aujourd’hui, dans les rangs des gilets jaunes, une avant-garde déterminée qui, en l’absence pour l’heure d’autres perspectives,cherche à résoudre l’impasse stratégique dans laquelle elle se trouve, et cible les lieux symboliques de la consommation pour exprimer sa révolte : le magasin Nike, la banque HSBC ou plus significativement encore le centre commercial Italie 2.
Rappelons que cet immense centre commercial avait été choisi le 5 octobre dernier par le mouvement écologiste Extinction Rebellion (XR) pour y organiser une « dernière occupation avant la fin du monde ». En ce 47ème samedi du calendrier des Gilets Jaunes, XR, accompagnée de divers collectifs jaunes et militants, avait appelé à une « jonction entre luttes écologistes et luttes sociales" et à la conversion du centre commercial en « maison du peuple ».

Le 5 décembre s’annonce difficile pour Macron

A la fin de la journée, et malgré les dispersions, des groupes de gilets jaunes circulent encore dans Paris, sous surveillance policière. Des actions des gilets jaunes sont encore prévues dimanche dans certaines villes.

Mais au-delà, et Macron le sait bien, une date est inscrite dans le calendrier du mouvement social et cette journée anniversaire ne peut qu’augurer d’une convergence encore accrue. Lors de leur dernière AG des AG, à Montpellier, les gilets jaunes avaient voté leur participation à la journée de mobilisation du 5 décembre. A la fin de ce 53ème samedi, ils ont confirmé cette intention. De leur côté, les étudiants, qui connaissent un puissant regain de mobilisation à la suite de l’immolation d’un de leur camarade, ont confirmé leur soutien aux gilets jaunes et leur volonté de convergence. Une réelle perspective, au-delà des vœux ou des aspirations au « tous ensemble », est en train de prendre corps.

Les forces se rassemblent, la nécessité de convergence devient de plus en plus évidente et de plus en plus réaliste. Macron a beaucoup de souci à se faire et nous avons du pain sur la planche pour œuvrer à la préparation de la mobilisation qui devrait l’inciter à ressortir l’hélicoptère qu’il avait préparé pour assurer son départ en catastrophe, il va y avoir exactement 12 mois.


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