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« Aucune complaisance »

Amalgame antisionisme-antisémitisme : Macron veut criminaliser toujours plus le mouvement BDS

Macron a affirmé au dîner du CRIF que la définition de l'antisémitisme serait élargie à l'antisionisme, c'est-à-dire aux positions politiques qui émettent un avis critique sur la politique coloniale et expansionniste conduite par le gouvernement israélien d'extrême-droite. A cela Macron a ajouté que les associations proposant le boycott d’Israël seront traitées « sans aucune complaisance » révélant ainsi encore plus nettement que la volonté du gouvernement de criminaliser tous ceux qui s’opposent à la politique coloniale de l’Etat d’Israël.

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Crédits photos : George Robert/AP

Macron a annoncé en parallèle que les associations proposant le boycott d’Israël et des produits de ses grandes entreprises seraient traitées sans « aucune complaisance » à l’égard du mouvement de boycott d’Israël, notamment Boycott, Désinvestissement Sanctions (BDS), plusieurs fois « condamnées en France ». Le mouvement BDS appelle à faire pression économique par le boycott de l’Etat d’Israël pour infléchir sa politique, notamment en terme de colonisation des territoires palestiniens.

Concrètement, « il s’agit de préciser et raffermir les pratiques de nos forces de l’ordre, de nos magistrats, de nos enseignants, de leur permettre de mieux lutter contre ceux qui cachent, derrière le rejet d’Israël, la négation même de l’existence d’Israël, la haine des juifs la plus primaire », explique Macron. Si la répression contre ces associations s’opposant à la politique de l’Etat d’Israël n’est pas nouvelle - l’annonce de Macron étant une récidive de son discours l’an dernier devant le CRIF, elle s’inscrit dans un contexte particulier où il compte entériner la définition selon laquelle l’antisionisme serait un nouvel antisémitisme.

Dès lors, c’est un saut dans la criminalisation de ce mouvement et de ceux qui le soutiennent. Signe que s’il n’y aura pas de modification de la loi, elle aura bien vocation à être utilisée par la justice, l’encourageant à considérer l’antisionisme comme de l’antisémitisme.

Un cap de franchi dans la criminalisation de l’antisionisme

Ainsi, un cap est franchi. Si Macron avait déjà ouvert le bal de l’amalgame l’an dernier en commémorant le 75e anniversaire de la rafle du Vél d’Hiv à Paris, le 16 juillet 2017, le trait d’union entre l’antisémitisme et l’antisionisme – qui n’est selon eux qu’une « nouvelle forme » d’antisémitisme, aura sa transcription, selon le patron de LREM, dans une résolution qui sera soumise aux parlementaires : « l’Assemblée émet ainsi un avis sur une question déterminée, mais cela n’a pas le caractère contraignant de la loi », explique le Jdd.

Cette annonce est bel et bien la marque d’un pas supplémentaire, en germe depuis des années, effectué vers la pénalisation d’une position politique. L’antisionisme est une position anti coloniale et anti impérialiste partagée par de très nombreux israéliens partisans de la paix. Devrait-on faire leur procès pour antisémitisme ? De même, est-ce antisémite de formuler une critique des positions sioniste de Donald Trump ?

Ce saut dans la répression montre le véritable visage du prétendu antiracisme du gouvernement d’autant plus qu’il a tenté de compléter son discours en empruntant le discours du RN de Marine Le Pen, et l’ensemble de la droite traditionnelle, pour tenter de lier les actes antisémites à « l’islamisme radical qui gangrène les quartiers » rappelant par la même la nécessité d’une « reconquête républicaine ».

Cette instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme, au moyen notamment de l’amalgame entre antisionisme et antisémitisme, n’a d’autres buts qu’un saut dans la criminalisation de ceux qui s’opposent à la politique de l’Etat d’Israël, comme le mouvement BDS ainsi qu’à tous ses soutiens. C’est donc l’ensemble du mouvement social qui est visé. Une attaque supplémentaire qu’il s’agit de dénoncer.


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