Crédits photo : Twitter Sihame Assbague
Ce lundi, le syndicat de police d’extrême-droite Alliance appelait à un rassemblement en soutien au policier accusé de la mort de deux jeunes hommes à Paris le soir du second tour. Le policier, mis en examen pour « homicide volontaire » après avoir tiré une dizaine de cartouche de fusil d’assaut HK G36, a été soumis à un contrôle judiciaire avec interdiction de porter une arme sans être interdit d’exercer. La manifestation qui demande « la présomption de légitime défense » n’est ni plus ni moins que la réclamation d’un « permis de tuer » en toute impunité de la part de la police.
Plusieurs collectifs comme Urgence Notre Police Assassine, le comité Vérité et Justice pour Souheil, le comité Justice pour Lahoucine Ait Omghar, le comité Justice pour Abdoulaye Camara, le comité Justice pour Olivio Gomes, le collectif les Mutilé.es pour l’exemple ou encore l’Observatoire National contre les violences policières ont décidé d’appeler à une contre-manifestation pour demander justice et vérité pour les victimes des violences policières et revendiquer l’abrogation de la loi L435-1 qui permet l’élargissement de la légitime défense pour les policiers.
Sur place, Samia du comité Pour Souheil a dénoncé cet article qui donne un véritable « permis de tuer » aux policiers : « dans notre jargon de victimes de violences policières, le permis de tuer, que vous avez obtenu en plein État d’urgence par la pression que vous exercée en permanence aux politiques est une grande dérive […] cela conduit à toujours plus de violence et toujours plus d’impunité ».
"Factuellement votre gardien de la paix a abattu au fusil d'assaut 2 jeunes hommes [...] Comment allez vous nous expliquer la présomption de légitime défense ?" Samia du comité @PourSouheil jeune marseillais de 19 ans tué par la police pic.twitter.com/udusgTT8yj
— Révolution Permanente (@RevPermanente) May 2, 2022
Ce contre-rassemblement n’a pas tardé à être réprimé par la police. Nadia, conductrice de bus, syndiquée à la CGT RATP et membre du collectif Pour Souheil explique : « Ils nous ont tout de suite nassé, bousculé et violenté. Ils ont attrapé quelques manifestantes qu’ils ont isolé et ils nous ont tous verbalisé ». Suite à ces violences, Amal Bentounsi, militante et fondatrice du collectif des familles de victimes des violences policières, a été interpellée avec deux autres militants présents au rassemblement comme le rapporte la journaliste Sihame Assbague.
Après avoir été longuement nassés, les manifestants ont été exfiltrés un par un. Tous ont été verbalisés pour « participation à une manif interdite ». Amal Bentounsi a été interpellée. Côté syndicats, le rassemblement se poursuit. Les policiers réclament davantage de protection. pic.twitter.com/nHFaCGyvvY
— Sihame Assbague (@s_assbague) May 2, 2022
Cette répression scandaleuse vise à faire taire celles et ceux qui luttent contre l’impunité policière qui s’exerce jour après jour contre les familles des victimes des violences policières. Il faut exiger la libération de Amal Bentounsi ainsi que des deux autres manifestants interpellés ce lundi et la Justice et la Vérité pour toutes les victimes. Solidarité avec les manifestants verbalisés, plus que jamais il faut continuer la lutte contre les violences policières et leur impunité : « la police mutile, la police assassine » !