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MEPRIS DE CLASSE

Allocation de rentrée et « écrans plats » : Macron valide la rhétorique anti-pauvres de Blanquer

Ce jeudi matin, lors de son opération coup de communication à Marseille, Emmanuel Macron s’est exprimé sur les propos de son ministre de l’Éducation à propos des allocations de rentrée. Sans surprise, le président persiste et signe, cherchant à stigmatiser toujours plus les quartiers populaires.

Irène Karalis

2 septembre 2021

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Crédits photo : Daniel Cole / AFP

Ce jeudi, alors qu’il entame sa deuxième journée de coup de comm’ à Marseille, Macron s’est exprimé sur la polémique à propos des allocations de rentrée lancée il y a déjà plusieurs jours par son ministre de l’Education, réitérant par là les propos abjects de Blanquer. Interrogé par BFMTV devant un établissement d’éducation prioritaire, le chef de l’État a ainsi affirmé haut et fort : « Nous serions ou aveugles ou naïfs de penser que la totalité de ce que dépense chaque ménage de l’allocation scolaire est utilisée pour les fournitures scolaires ».

Des propos qui s’inscrivent dans la droite lignée des déclarations de Blanquer, qui affirmait dimanche soir sur France 3 : « On sait bien qu’il y a parfois des achats d’écrans plats plus importants au mois de septembre qu’à d’autres moments ». Et pour cause, le ministre n’a même pas été capable d’argumenter ses propos face aux chiffres qui, eux, ne mentent pas : une étude de la CAF menée en 2013 montre ainsi que 99% des bénéficiaires de l’allocation rentrée scolaire ont acheté des fournitures scolaires à leurs enfants et que 95% avaient également acheté des vêtements pour leurs enfants.

Mais dans son interview calamiteuse accordée à Brut, le ministre a persisté et maintenu ses propos sans aucun chiffre à l’appui, se contentant de répéter : « ce sont des dépenses qui augmentent au mois de septembre. C’est quelque chose qui je crois se démontre ». Une provocation à laquelle la population ne semble pas être insensible, le ministre de l’Éducation ayant été hué ce jeudi matin dès son arrivée à Marseille. « Viens nous le dire en face qu’on achète des écrans plats ! » lui ont crié des habitants du XIIIème arrondissement de Marseille, l’un des quartiers les plus pauvres de la cité phocéenne.

Emmanuel Macron continue ainsi dans la lancée de son ministre, consistant à masquer une rentrée sans mesures à la hauteur de la crise sanitaire à coup de fake news et de récit médiatique. D’autant plus que ses déclarations, tenues en plein coup de comm’ de rentrée, montre que derrière l’opération à Marseille draguer la jeunesse des quartiers populaires, Macron conserve tout son mépris pour les franges les plus précaires de la population.


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