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Après l’affaire Franco A…

Allemagne. Des croix gammées dans les casernes de l’armée

Dimanche dernier, le haut commandement de l’armée allemande a annoncé avoir ordonné l’inspection de toutes les casernes de l’Allemagne à la recherche de symboles nazis. En cause, la découverte, dans l’une d’entre elles, de reliques de la Wehrmacht : armes d’époque, casques, affiches, peintures et slogans peints sur les murs.

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Cette décision intervient à la suite d’un scandale encore plus retentissant : l’arrestation il y a deux semaines de Franco A., 28 ans, soldat allemand d’extrême-droite qui projetait de commettre un attentat sur des personnalités politiques de gauche. Il s’était rendu en Syrie et procuré des armes. Son but était de commettre un attentat en se faisant passer pour un réfugié. L’inspection de la caserne de ce dernier avait donné lieu à la découverte de symboles de la Wehrmacht, l’armée nazie, exposés dans une salle commune, sans que cela n’ait jusque là interpellé qui que ce soit.

La ministre de la Défense allemande, Ursula von der Leyen, a rappelé à l’ordre ses généraux, leur demandant d’être intraitables envers les tendances d’extrême droite dans l’armée car « il en va de la réputation de la Bundeswehr ». Défendre l’armée. Tel est l’objectif du gouvernement désormais.

Pourtant, les positions d’extrême-droite de Franco A. étaient déjà connues bien avant qu’il ne soit arrêté. Il avait par exemple décrit dans son mémoire de master l’immigration vers l’Europe comme un « génocide ». En outre, de nombreux indices montrent même qu’il appartiendrait à un réseau néo-nazi : des armes à feu et des munitions ont été découvertes chez lui. Selon le journal Süddeutsche Zeitung, un soldat en lien avec la base de Illkirch en Alsace, où les symboles nazis ont été découverts, a affirmé qu’un groupe de soldats avait l’intention de rassembler des armes et des munitions pour « se battre du bon côté en cas de guerre civile ». Les autorités se refusent cependant à révéler au grand jour l’existence de tels réseaux. La ministre de la Défense a même été durement attaquée pour avoir critiqué la « faiblesse du pouvoir sur différents plans ».

Pendant ce temps, dans les rangs du CDU, on déplace le problème de l’armée vers celui de la politique migratoire : on accueillerait trop de migrants, sans contrôler suffisamment leur identité !
Il s’agit donc désormais de mieux surveiller les centres d’hébergement des migrants, par exemple en surveillant les données des téléphones portables. Les politiciens se refusent donc complètement à critiquer l’armée. Pire, ils utilisent le scandale de Franco A. pour justifier leurs propres politiques anti-migrants. De même, le représentant de la Bundeswehrverband (syndicat de l’armée), André Wüster, justifie le problème par un manque de personnel et un surmenage des officiers, qui ne pourraient plus encadrer suffisamment les soldats de l’armée. Quant aux représentants du SPD, ils estiment qu’il faudrait reformer le haut commandement de l’armée, dans le but de garder l’image d’une armée « libérale et démocratique ».

En définitive, il apparaît clairement que l’armée allemande n’est en aucun cas vouée à être exempte de racisme et purgée de ses éléments les plus extrémistes. Rien que l’an dernier, 63 incidents en lien avec des soldats d’extrême-droite ont été signalés. Mais le MAD, le service de contre-espionnage militaire, estime à 280 le nombre de sympathisants des idées d’extrême-droite au sein de l’armée. Le cas de Franco A. est donc loin d’être isolé.

Qu’il y ait des réseaux d’extrême-droite au sein de l’armée n’est pas un hasard, et montre au contraire le caractère profondément antidémocratique des forces armées de l’État, qui ne sont autres que des organes de répression au service de l’impérialisme.


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