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Agression raciste à Dole : le mot « bicot » retiré des PV et la victime convoquée pour un rappel à la loi !

L’affaire de cette agression raciste avait largement indigné : à Dole, un homme s’était fait insulter de « bicot » par un retraité qui lui a ensuite foncé dessus en voiture. Alors que le procès est sensé se tenir aujourd’hui, un mois après, différents éléments illustrent le traitement des agressions racistes entre minimisation des faits, trucage des PV et mise en cause de la victime !

Tyshka Rostov

28 mai 2021

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Le 21 avril à Dole, dans le Jura, une agression raciste avait provoqué un choc médiatique et une grande indignation sur les réseaux. Adil Sefrioui était sorti de chez lui suspectant un homme, Bernard D. de le prendre lui et sa famille en photo sur leur terrasse. L’homme de 72 ans avait alors provoqué, menacé avec un croisillon et insulté Adil Sfrioui de « bicot » (une injure raciste), avant de prendre sa voiture et de lui foncer dessus. Grâce à sa femme qui a filmé toute la scène, les preuves de cette agression raciste sont irréfutables.

Alors que le procès doit se tenir aujourd’hui, le traitement de l’affaire est cependant révélateur du traitement des agressions racistes comme le révèle Libération. En effet, le journal a pu consulter des procès-verbaux et note que l’injure raciste proférée par l’agresseur a mystérieusement disparu. « Dans le procès-verbal que Libération a pu consulter, les policiers notent à ce moment : « Approche-toi le « incompréhensible », ah je les adore, amène-toi devant la bagnole. » » pointe ainsi Libération.

En dehors de cet élément, le traitement médiatique de l’affaire est remarquable puisque Le Progrès n’a pas hésité à… aller interviewer l’agresseur ! Présenté comme un « retraité », celui-ci s’est vu ouvrir les colonnes du journal régionale pour clamer son innocence. Surprenant pour un homme mis en examen. Il faut dire que s’il a tenté de foncer en voiture sur Adil Sefrioui, il ne sera finalement jugé que pour « violences volontaires avec arme et injures racistes ».

En outre, alors que l’agresseur se défend en arguant avoir été agressé en premier, et justifie d’avoir foncé en voiture sur l’homme par un « éblouissement » et « un déséquilibre sur le coup de la colère, de l’énervement », la victime qui a subi 30 jours d’ITT après avoir été renversé… s’est vue convoquer au commissariat pour un rappel à la loi pour « violences légères » rapporte Le Monde. Une convocation à laquelle Adil Sefrioui a refusé par dignité de se rendre.

Enfin, le procureur n’a pas hésité dans l’affaire à minimiser largement la nature raciste de l’événement. « Il y a une hyperagression avec ce bruit de fond désagréable du racisme ordinaire, mais pas un hyper-racisme provoquant une agression. S’il avait été face à M. Dupont, il aurait lancé : “Sale con !” » » a-t-il expliqué selon Le Monde.

Alors que le procès s’ouvre, tous ces éléments sont symptomatiques du traitement raciste par la justice et les médias d’une agression ignoble.


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