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Affaire "Cabinet noir". Le parquet national financier n’enquêtera pas sur les accusations du camp Fillon

Le candidat des Républicains voulait trainer en justice « ceux qui sont responsables » de sa descente en enfer affirmant détenir « [le nom des] personnes qui ont communiqué les documents » ayant permis la révélation des affaires. Le parquet national financier a déjà annoncé qu'il n'enquêtera pas.

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Jeudi 6 avril au matin, François Fillon déclarait sur France Inter : « Cette opération a été montée, je le prouverai. J’ai les dates, les jours, les personnes qui ont communiqué ces documents. Ça viendra, le moment venu, je poursuivrai tous ceux qui sont à l’origine de cette affaire. C’est vrai que j’ai mal dormi. Ceux qui sont à l’origine de cette affaire ne dormiront pas bien à l’avenir ». Quant à Philippe Poutou, candidat du NPA qui l’a confronté à ses affaires pendant le Grand Débat, François Fillon maintient ses menaces : « Je me réserve de poursuivre tout ceux qui ont piétiné ma présomption d’innocence ».

Le candidat avait déjà tenté de passer à l’offensive en accusant le chef de l’Etat François Hollande d’avoir orchestré sa descente aux enfers à travers un "cabinet noir". Cette fois-ci, le candidat de la droite assure que les documents qui ont permis aux journalistes du Canard enchaîné de révéler les affaires qui le visent « viennent d’un service de l’Etat » : « ce ne sont pas eux qui les ont cherchés, on leur a apporté. » Pour François Fillon, cela ne fait aucun doute, c’est « bien sûr » François Hollande, et des services « liés au pouvoir » qui sont derrière cette affaire. « Il y a des actes qui ont été commis, qui impliquent le pouvoir », selon lui, et qui ont pour conséquence qu’une « vingtaine d’enquêteurs travaille depuis deux mois et demi » à sa perte. « On est devant des pratiques qui ne sont pas démocratiques » s’est-il même offusqué… ce qui est particulièrement osé pour le candidat qui traîne des casseroles à la pelle et qui est mis en enquête autour de chefs d’inculpation accablants : « détournement de fonds publics », « complicité et recel de détournement de fonds publics », « complicité et recel d’abus de bien sociaux » et « manquement aux obligations déclaratives à la haute autorité pour la transparence de la vie publique ».

Les déclarations de Fillon ont fait réagir l’entourage de l’actuel président François Hollande, à l’instar de Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement. « Encore une fois, on est dans une volonté de suspicion, d’insinuation ; une manière de faire de la politique qui n’est pas à la hauteur de ce que doit être un engagement pour gouverner un pays », a-t-il considéré, sur FranceInfo. François Hollande avait lui-même jugé que Fillon était « en deçà » de la « dignité » nécessaire à l’élection présidentielle. De son côté, le ministre de l’économie et des finances, Michel Sapin s’est visiblement senti visé par les menaces de François Fillon. « Si j’ai donné des moyens à Tracfin, ce n’est pas pour aller regarder la couleur des costumes de M. Fillon ! » , a-t-il ironisé, avant de trancher : « Le seul responsable des problèmes que rencontre M. Fillon, c’est M. Fillon ».

Alors qu’il perd encore des points dans les derniers sondages, qu’il est aujourd’hui largement distancié par le candidat d’En Marche ! et du Front National, et qu’il se fait talonner par Jean Luc Mélenchon pour la troisième place, François Fillon se dit sûr d’être qualifié pour le second tour. Interrogé sur les sondages, dans lesquels Jean-Luc Mélenchon est en train de le rattraper, le candidat de LR a estimé que ces enquêtes étaient « biaisées, par les échantillons et par le climat politique général. Ce n’est pas la même chose de voter sur Internet et de mettre un bulletin dans une urne. » C’est ne pas voir que les partis traditionnels de la Vème République sont aujourd’hui fortement discrédités, au point d’être effectivement les grands absents du second tour.

Fillon qui criait au complot hier matin sur les ondes et a décidé avec le camp Fillon de tenter une action en justice s’est pris prend (encore) une veste en fin de journée par le parquet national financier. En effet, le parquet national financier a décidé de clore le sujet et de ne pas enquêter.

Crédits : © VALERY HACHE / AFP


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