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Acte 21

Acte 21. Fin du grand débat, les Gilets Jaunes sont toujours là

Cet acte 21 s'inscrit dans un contexte particulier avec la fin de la première phase de consultation du grand débat vendredi. Or les Gilets Jaunes ont montré, au-delà de la sempiternelle bataille des chiffres, leur détermination. Plus encore, la seconde « Assemblée des Assemblées » a rencontré un succès important, signe de l'enracinement du mouvement, que ni les enfumages du grand débat, ni la répression féroce du gouvernement ne parviennent à endiguer.

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Crédit photo : AFP

C’est devenu une habitude désormais. Après chaque acte, les médias exploitent comme ils le peuvent le registre de « l’essoufflement ». Si, en effet, selon les chiffres pour le moment donnés la mobilisation a pu connaître un fléchissement relatif, l’ampleur de la mobilisation reste exceptionnelle après 21 actes. Plus encore, dans un contexte de fin du grand débat, la phase d’atterrissage s’annonce délicate pour le gouvernement. La dernière séquence a en effet été marquée par un remaniement contraint suite au départ de Benjamin Griveaux, ainsi qu’un camouflet essuyé par Macron, le Conseil Constitutionnel ayant censuré l’article 3 de la loi anti-casseur qui permet de prononcer des interdictions administratives de manifester contre toute personne présentant une « menace d’une particulière gravité pour l’ordre public .

En cela, si « essoufflement » il y a, c’est bien celui du grand débat. Conscient des difficultés à se dépêtrer des contradictions générées par une immense campagne de communication qui aura coûté la bagatelle de 12 millions d’euros, Macron a prévenu jeudi en Bretagne : « Le risque serait de dire que « la réponse au débat, c’est 66 millions de réponses et ne bougez pas, j’ai mon chéquier dans la poche. » » Une façon de dire que la politique économique du gouvernement ne bougera pas d’un pouce (ni d’un centime) – une posture en réalité défensive, les Gilets Jaunes continuant de mettre la pression sur le gouvernement après 4 mois de mobilisation.

Avec des milliers de manifestants à Paris, Lille et Bordeaux pour l’acte 21, le mouvement montre sa détermination ; tandis que la seconde Assemblée des Assemblées à Saint-Nazaire a été un réel succès avec près de 300 délégations de Gilets Jaunes.

Ainsi, à Paris, deux manifestations ont constitué le gros de la mobilisation, dont l’une s’est élancée vers la Défense, lieu hautement symbolique – non sans se confronter à de multiples provocations policières et intimidations. Tous les moyens ont ainsi été mis en œuvre pour entraver le droit de manifester.

C’était particulièrement le cas à Rouen, où un appel à une manifestation nationale était appelée, réunissant des Gilets Jaunes mais aussi des syndicalistes, dont la CGT. Dans une ville tenue comme un fort par des unités de CRS , les manifestants ont bravé le périmètre de sécurité défini par la préfecture, défendant leur droit à manifester.

Plus encore, alors que se clôturait le grand débat, se tenait à Saint-Nazaire la seconde « Assemblée des Assemblées », dont le succès a été très important. Deux mois après Commercy, cela a été une grande réussite dans la mesure où 300 délégations ont été présentes, contre 75 pour la première. Une preuve de l’enracinement du mouvement, qui cherche des voies de structuration politique par le bas.Alors qu’encore et toujours les médias dominants tentent de minimiser les chiffres de manifestants pour cet acte 21, le succès de l’assemblée des assemblées de Saint-Nazaire peut constituer un appui pour avancer vers une coordination nationale des Gilets Jaunes.

Pourtant Macron, l’a dit, il le répète, il gardera le cap. Il est tellement peu prêt à apporter le changement voulu par les Gilets jaunes que, en pleine mobilisation dans les rues et en pleine clôture du grand débat qu’il a pourtant propulsé lui-même, il fait voter, à leur nez et à leur barbe, la privatisation d’Engie et d’ADP notamment.

Blanquer, à ses côtés, ne ménage pas plus les enseignants et les parents d’élèves que sont d’ailleurs beaucoup de Gilets Jaunes, en lançant son train de réformes, véritable entreprise de destruction de l’école publique, de discrimination sociale accrue, d’atteinte aux enseignants, à leur possibilité de faire correctement leur métier. Le tout avec pour résultat, à terme, une large place faite à la privatisation et ses écoles pour riches et une école publique réduite à la portion congrue, fabrique de candidats de seconde zone pour des filières peu prometteuses, voire des voies de garage.
Il en va de même pour les personnels hospitaliers, les personnels des Ephad ou du secteur psychiatrique qui sonnent l’alerte.

Et pour faire passer la pilule, ils nous « intoxiquent » avec leurs « mensonges ». C’est ce que dénonçaient des Gilets Jaunes place de la République. Car les Gilets Jaunes sont aussi des parents, des grands-parents, dont les enfants vont à l’école, dont la famille peine à se soigner, dont les plus âgés voient arriver avec angoisse la retraite et les affres de la vieillesse.

Il est temps que, tous ensemble, par la grève, les manifestations, les blocages, nous exigions, suivant l’exemple des masses algériennes, que Macron et le « système » dégagent.


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