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Violences de genre

Accusations de viol contre Darmanin : Médiapart révèle des SMS de harcèlement

Le ministre de l'Intérieur est visé par un enquête, accusée de viol, d'abus de confiance et harcèlement sexuels, pour des faits remontants à 2009. Sa défense est mise en cause par des SMS que Médiapart s'est procuré.

Armand Bonneto

27 janvier 2021

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Depuis plusieurs années maintenant Sophie Spatz, militante de l’UMP, accuse Gérald Darmanin d’avoir abusé de sa confiance, de l’avoir violée puis harcelée pendant de nombreux mois, en échange d’une intervention de ce dernier auprès de la ministre de la Justice d’alors, Michèle Alliot-Marie, pour contester une décision de justice de 2003 à l’encontre de la plaignante.

Les faits commencent en date du 17 mars 2009 selon Sophie Spatz, après qu’elle lui ai demandé de l’aide dans le cadre d’une affaire judiciaire qui l’oppose à son ex-conjoint, il lui dit alors : « Vous aussi, il va falloir m’aider ». Après quoi elle explique qu’il lui a demandé de se rendre avec lui dans un club échangiste. Ils se seraient ensuite rendus dans un hôtel, où il l’aurait violé et selon les mots de la plaignante relatés par Médiapart : « Je l’ai suivi en mode robot.[...] Je n’ai pas eu le choix, ce dossier c’était ma vie. Être innocentée aurait été la seule chose qui puisse me redonner la vie. ». Avec deux clôtures de l’affaire, classée sans suite, elle est rouverte en juin 2020 par la cours d’appel de Paris afin de reprendre les investigations. D’ailleurs Darmanin n’y est pas convoqué en tant qu’accusé mais comme « simple témoin assisté », selon l’avocate de la plaignante Marjolaine Vignola, le statut de témoin assisté « permet à l’institution judiciaire de montrer qu’elle prend en compte la plainte de [leur] cliente, que la procédure avance, sans pour autant risquer d’entraîner la démission de Gérald Darmanin, puisque, selon Emmanuel Macron, si un membre du gouvernement est mis en examen, alors il doit le quitter » .

Dans sa défense en date de la mi-décembre, Gerald Darmanin assure que Sophie Spatz était à l’origine des avances, et que c’est elle qui lui aurait proposé d’aller en club échangiste puis d’aller à l’hôtel. De plus, il aurait écrit à la ministre de la justice en date du 3 novembre 2009, elle lui aurait répondu le 30 mars 2010 qu’elle ne pouvait pas intervenir dans la décision de justice et le pourvoi en cassation. Pourtant, il ne va informer Sophie Spatz de ces échanges qu’en date du 30 septembre 2010 soit plus de 6 mois après qu’il ait reçu une réponse de la ministre, comme pour avoir un hameçon de chantage. Dans ce laps de temps, il accuse la plaignante : «  Elle était très insistante et j’ai essayé de mettre de la distance avec elle  ». Or c’est précisément sur cet aspect que les nouveaux éléments rapportés par Médiapart démontent la défense de Gerald Darmanin. En réalité, les SMS montrent que c’est qui lui qui a plus qu’insisté pour la revoir : « 

Le 27 octobre 2009, à 21 h 49, il écrit :

« Libre pour prendre un verre ? Gérald ».
« Ne me contactez plus !!!! », répond-elle.
« Si tu veux, meme si jaurais aime prendre un dernier verre ».
Jaimerai que tu me rappelles sil te plais...Gérald »

Quelques jours plus tard, le 4 novembre, à minuit, il lui écrit à nouveau :
« Bonne nuit a toi. Gérald ».
– « Oublie mon numero !!!!!! », rétorque-t-elle.
– « Ok mais prenons un dernier verre ». »

Ces SMS insistants, caractérisables comme du harcèlement face à un refus net, ne sont pas les seuls puisqu’il récidivera plusieurs fois jusqu’en 2010 et une fois supplémentaire en juillet 2012, lors d’un dernier message envoyé par la plaignante, là encore relayé par Médiapart « Tu vas certainement pas t, impliqué sur les erreurs judiciaire ? sur les requêtes en révision plus accesible ?Tes toujours lamentables ? Ou tu te bouge pour des causes juste... » ce à quoi il aurait proposé une énième fois de «  prendre un café ».

C’est donc bien Gerald Darmanin qui a harcelé Sophie Spatz et non l’inverse comme il l’invoquait dans sa défense, ces échanges s’ajouter aux nombreux éléments qui incriminaient dejà Darmanin dans cette affaire. Ces révélations de Médiapart ont d’ailleurs provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, faisant resurgir le #DarmaninDemission en top tweet.

Et pourtant malgré la plainte et ces nouveaux éléments, Darmanin reste couvert par le gouvernement jusqu’ à Marlène Schiappa. Ainsi c’est en toute impunité que Gérald Darmanin poursuit ses attaques liberticides du haut de son titre de premier flic de France : sa démission est plus que jamais nécessaire !


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