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Paris 8

À l’Université Paris 8, plus de 150€ d’écart de salaires entre femmes et hommes

À l'Université Paris 8, les enseignantes gagnent 161€ de moins que leurs collègues hommes et les personnels non-enseignants 147€ de moins. Plutôt que d'augmenter les salaires, la direction de l'Université a fait voter un « plan » consistant à « rappeler l’importance du respect de l’égalité Femmes/Hommes ».

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En France, l’écart de salaire entre les femmes et les hommes à poste et niveau de compétence égal est de 9,3%. Dans la fonction publique, il est de 12%. Afin d’illuster cet important écart, de nombreuses organisations féministes ont pour habitude de dire que le 4 novembre 2020 marquait la date à partir de laquelle les femmes commençaient à travailler bénévolement jusqu’à la fin de l’année.

Bien évidemment, le patriarcat ne s’arrête pas aux portes des Universités, A Paris 8 comme ailleurs, malgré la façade « progressiste » de la faculté, les femmes sont moins bien payées que les hommes, malgré le fait qu’elles soient majoritaires parmi les personnels. Ainsi, alors qu’elles constituent 58% des enseignants et 51,5% des BIATSS − les personnels administratifs, ingénieurs, techniques, sociaux et de santé ainsi que des bibliothèques −, elles gagnent 161 euros en moins chez les uns et 147 euros en moins chez les autres. Nous précisons que selon les documents fournis par l’université, la moyenne a été effectuée sur des temps pleins et non sur des temps partiels, sans quoi l’écart serait encore plus important. Cet écart est principalement dû à une différence de progression de carrière, dans la mesure où les femmes passent plus tard leurs concours pour de multiples raisons, comme le fait d’avoir des enfants à charge ou le plafond de verre. Cela fait donc que malgré la grille de salaires dans la fonction publique, les femmes sont moins bien payées que les hommes. Par ailleurs, dans le cas des contractuels, les grilles de salaires sont indicatives et les salaires fixés en fonction des CV.

Cette question était à l’ordre du jour du Conseil d’Administration de l’Université ce vendredi 28 mai. Un « plan d’action pour l’égalité professionnelle femmes-hommes », proposé par la présidence, y a été voté. Derrière son intitulé pompeux, il n’y a malheureusement aucune augmentation de salaires en vue. Pour prévenir les écarts de rémunération, le plan prévoit notamment de « rappeler l’importance du respect de l’égalité F/H dans le processus de recrutement envoyé à tous les directeurs, RAF (Responsables Administratif et Financier, NDA) et chefs de service et publié sur l’ENT » et d’écrire une « note sur la procédure de recrutement rappelant l’importance d’égal accès aux emplois pour les F/H ». Même logique contre la discrimination à l’embauche : le plan prévoit d’« afficher la politique RH en faveur de l’égalité femmes/hommes dans les appels à candidature ».

En bref : contre la discrimination et les inégalités salariales, des lettres et des notes adressées au personnel rappelant l’importance du respect de l’égalité femmes-hommes. Lorsque, élus étudiants du Poing Levé, nous avons demandé pourquoi l’université n’augmentait pas tout simplement immédiatement les salaires des femmes, on nous a répondu qu’il s’agissait de grilles nationales et qu’il fallait affiner l’étude des inégalités d’abord. Selon les termes de la présidence, le plan sert ainsi surtout à « établir des statistiques » et à chercher des « pistes », pour ensuite, dans un futur très incertain, mettre en place des « mesures »... sans jamais évoquer celle qui semble couler de source : niveler les salaires par le haut. Peut-être espère-t-elle pouvoir résoudre ce problème sans mettre la main à la poche, ni se battre pour une hausse de budget dans l’enseignement supérieur...


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