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Violences policières

A Bordeaux, les Gilets Jaunes s’organisent en collectif contre la répression

Une première conférence de presse du « Collectif contre les répressions policières de Bordeaux » s'est tenu ce mercredi, place Pey Berland, lieu symbolique de la répression à Bordeaux chaque samedi. Retour sur la création de ce collectif, symbole quant à lui de la réponse des gilets jaunes souhaitant lutter collectivement contre les répressions.

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Depuis plusieurs semaines déjà, ce collectif contre les répressions policières a commencé à se réunir et à travailler. Ce mercredi 30 janvier a marqué en quelques sortes son lancement officiel, devant la presse.

Durant cette conférence de presse, plusieurs membres du collectif ont rappelé la nécessité de se mobiliser contre les répressions, notamment autour d’un nouveau témoignage d’Antoine qui a raconté comment : « Quand ma main a explosé, ma vie a basculé ».

C’est dès les premiers actes que la répression a débuté contre les gilets jaunes, avec une intensité toujours plus grande, de samedi en samedi pour commencer, et c’est à présent quotidiennement que les gilets jaunes sont réprimés, notamment à travers les interpellations judiciaires — nous y reviendrons. Mais il faut rappeler, et le collectif l’affirme, que cette répression est une logique d’État, qui s’appliquait et s’applique encore au jour le jour dans les quartiers populaires notamment, où la BAC s’exerce et perpétue une répression contre les « banlieusards ».

Le bilan à Bordeaux comme ailleurs est très lourd pour les manifestants : de nombreuses mutilations — mains, œils, testicules — mais aussi un nombre incalculable de tirs de flash-balls, qui ont entre autre causé le coma d’un homme, Olivier, qui heureusement a peu rentrer chez lui récemment. Il ne faut pas non plus négliger les quantités astronomiques de gaz lacrymogènes lancés chaque samedi sur la population. Le collectif dénonce également les responsabilités du préfet local, donneur d’ordre, ainsi que celle d’Alain Juppé, maire de la ville, qui depuis le début de la mobilisation se tient aux côtés de l’État dans sa campagne contre les Gilets Jaunes, que ce soit lors de ses vœux, mais aussi lors de la venue de Laurent Nunez — secrétaire d’État auprès du ministre de l’intérieur — ou encore celle d’Édouard Philippe qui se rend à Bordeaux ce vendredi 1er février. Juppé accepte tranquillement cette répression ; il a évidemment sa part de responsabilité.

Le collectif contre les répressions policières lancées à Bordeaux s’est donc donné pour objectif de réunir les personnes touchées par cette répression, ou se sentant concernées par celle-ci. Initialement autour de quelques blessés, le collectif est aujourd’hui en contact avec pratiquement l’ensemble des blessés graves de Bordeaux et des environs. Il est de plus en lien avec le nouveau collectif d’avocats bordelais qui s’est formé quant à lui pour soutenir les Gilets Jaunes dans leurs démarches juridiques.

De nombreux aspects sont abordés par ce collectif, que ce soit l’aide financière, qui est évidemment une problématique importante pour de nombreux blessés, mais aussi le soutien psychologique, souvent oublié ou peu pris en compte. Ce sont également des actions politiques que souhaite mener ce regroupement, pour répondre collectivement à la répression de l’État, elle aussi chargée d’enjeux politiques. Avec par exemple des cortèges chaque samedi, et un rassemblement prévu devant l’Hôtel de Police le dimanche 3 février pour dénoncer les répressions physiques de chaque acte, sans oublier les interpellations, de plus en plus nombreuses.

Que ce soit en fin de manifestation, où depuis plusieurs semaines une cinquantaine de Gilets se voit placer en garde à vue, mais aussi en semaine, avec des perquisitions et des convocations visant à intimer les Gilets Jaunes, cette répression politique est scandaleuse. C’est justement face à cela que le collectif souhaite agir, pour mettre fin à l’isolement des nombreuses personnes réprimées et y répondre collectivement.

De nombreuses actions et activités sont à venir, au-delà des cortèges et du rendez-vous de dimanche prochain. Un concert est en cours de préparation et une cagnotte collective va voir le jour. Le collectif poursuit également le travail de recensement et de recherche de témoignages, pour médiatiser ce que la presse passe régulièrement sous silence et appuyer les démarches juridiques.

Nous invitons évidemment à suivre l’actualité du collectif sur sa page facebook.


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