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Pas une de moins !

85e féminicide de 2019 : Schiappa colmate avec des bons sentiments

Dimanche dernier, un homme a tiré trois balles dans l'abdomen de son ex-compagne alors qu'elle venait chercher son fils de 7 ans et qu'elle était elle-même enceinte. En réaction au quatre-vingt cinquième féminicide de 2019, Schiappa en a profité pour faire son beurre.

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En début de semaine, près de Marseille dans la zone de Marignane, a eu lieu le quatre-vingt cinquième féminicide depuis le début de l’année. Alors qu’elle venait récupérer son garçon de sept ans chez son père, une femme a été assassinée par ce dernier. L’homme s’est servi d’une arme à feu et aurait tiré trois balles dans l’abdomen de son ex-femme qui était enceinte de cinq mois. Selon les témoins, il lui reprochait d’avoir refait sa vie suite à leur séparation.

C’est la quatre-vingt cinquième femme à mourir des mains d’un homme, qu’il soit son mari ou non, depuis le début de l’année 2019. Une femme meurt tous les deux jours à cause des violences sexistes et machistes. Cette augmentation a de quoi nous inquiéter, quand on sait qu’en 2018, le ratio était déjà affolant avec une femme tous les trois jours tuée par un homme pour la simple raison d’être une femme.

Face aux pressions exercées par les collectifs, les partis ainsi que par des secteurs non-organisés du mouvement féministe français qui se sont mobilisés au cri de « Ni Una Menos » (pas une de moins, en référence au mouvement contre les féminicides en Amérique Latine) le 8 mars dernier, mais aussi face au sujet qui gonfle chaque jour dans le débat public, Marlène Schiappa, visage d’un féminisme néo-libéral, a été obligée de multiplier les prises de position publiques.

Des lois pour tout changer ?

Contre les violences faites aux femmes, Marlène Schiappa propose un « Grenelle » l’automne prochain, consacré à « trouver des solutions » face à la montée des agressions, viols et meurtres de femmes ces dernières années. Seulement, les solutions proposées ne sont que cosmétiques. Nous ne pouvons rien attendre de plus d’un des piliers du gouvernement qui, pendant que ce dernier fait passer des lois austéritaires et répressives, nous fait avaler les couleuvres d’un progressisme de façade.

En effet, Schiappa s’émeut sur les plateaux télévisés au sujet des violences faîtes aux femmes alors qu’elle appuie avec ferveur les politiques qui plongent dans la précarité des milliers et des milliers de femmes, les exposant aux violences multiples de la société. Elle propose des « solutions » dont l’efficacité reste nulle à l’image des « téléphones grands dangers », censés être attribués par la justice aux victimes de violences conjugales, qui prennent la poussière sur les étagères des magistrats.

En réaction face au meurtre de dimanche soir, la ministre à l’égalité homme-femme s’est exprimé publiquement sur Twitter, faisant sentir une colère factice, et a déclaré qu’une proposition de loi visant à contrôler le port d’armes pour les auteurs de violences conjugales. Comme si cela allait arrêter les féminicides ! Dans la majorité des cas, les auteurs de violences ne sont pas armés.

Des moyens pour l’accueil des femmes victimes de violences

S’il n’est pas encore dit que le féminicide de Marignane s’inscrit dans une série de violences que lui aurait fait subir l’ex-conjoint, il est significatif que la cause de cet acte soit un conjoint jaloux et possessif qui explique ne pas supporter que son ex-compagne refasse sa vie après lui. Cette affaire est une expression des violences patriarcales qui repose sur la possession du corps de l’autre dans une société où le couple hétérosexuel est vu comme le modèle auquel se conformer.

Contrairement à ce que prétend penser Schiappa, lorsque l’on veut résoudre les violences patriarcales qui sont enracinées dans notre société et dont le capitalisme se sert pour opprimer et exploiter des milliards d’individus, la solution ne réside pas dans une vendetta individuelle. Face à ça, Du Pain et Des Roses exige des pouvoirs publics, afin de pallier les conséquences du machisme, de subventionner à hauteur des besoins des centres d’accueil de ces femmes, ainsi que la formation de professionnels qualifiés.

Crédit photo : O Phil des Contrastes


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