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Profs en colère !

5 févier. Les profs aussi doivent entrer dans la bataille !

Dans cette journée de mobilisation interprofessionnelle lancée à l'appel de la CGT et ralliée par les Gilets Jaunes, l'éducation nationale a toute sa place pour faire entendre son rejet de toutes les réformes et pour l'augmentation des salaires.

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Une attaque sans précédent

La grogne dans l’éducation nationale couve depuis des mois comme en témoignent le #PasDeVague, qui a secoué les vacances d’octobre, le mouvement des stylos rouges ou encore les mobilisations lycéennes qui se sont lancées dans le sillage du mouvement des Gilets jaunes. Les raisons de la colère sont, en effet, bien présentes puisque le gouvernement, en la personne de Jean-Michel Blanquer, se livre à une attaque sans précédent contre les conditions d’enseignement des professeur-e-s et contre les conditions d’apprentissage des jeunes.

La sélection sociale instaurée par Parcoursup n’est que la partie émergée de l’iceberg mais elle donne déjà à voir l’école de demain dont le Ministre de l’Education de Macron rêve pour les jeunes et les personnels de l’éducation. En effet, l’école sélective implique une refonte totale des contenus d’enseignements qu’on a déjà pu voir dans la réforme du collège et une refonte des filières dans la réforme du lycée, actuellement mise en place. Suite à cette réforme, les élèves devront choisir leurs spécialités dès la fin de la seconde en ayant en tête le parcours qu’ils envisagent dans l’enseignement supérieur, puisque les spécialités choisies seront déterminantes pour accéder à la fac de son choix (tout en sachant que les algorithme de sélection de ces dernières restent opaques).

Ainsi, les jeunes devront, à 15ans, se projeter dans un parcours à bac+3. Une pure utopie qui n’a pour but que de sélectionner et de fermer les portes de l’université aux plus démunis. La réforme du lycée s’appuie également sur une réforme du bac qui fait la part belle à l’évaluation continue, mettant sous pression les élèves tout au long de leurs années de première et de terminale. Ce bac local va également mettre les établissements en concurrence entre eux et renforcer le poids du destin social. Ces modifications profondes du secondaire vont avoir des implications lourdes sur les enseignants et sur les conditions d’accueil des élèves.

Mais l’offensive généralisée du gouvernement ne touche pas que les jeunes. Elle s’attaque également aux personnels de l’éducation. La réforme CAP2022 prévoit la suppression de 50 000 postes dans l’éducation nationale d’ici à 2022 ainsi qu’un recours accru aux contractuels afin de fragiliser le statut. Blanquer souhaite également mettre un terme aux commissions paritaires et laisser ainsi l’avancement et les affectations aux seules mains des rectorats, sans contre-pouvoir pour contrôler ces instances. En attendant, le point d’indice reste gelé pour tous les enseignants du premier degré au supérieur.

Se mobiliser pour gagner

Contre cette déferlante d’attaques, on ne peut pas dire que la réaction du corps enseignant, à commencer par ses directions syndicales, ait été à la hauteur des enjeux. En 2018, la FSU, syndicat de la fonction publique majoritaire chez les enseignants, n’a appelé qu’à deux dates, le 22 mars et le 22 mai en dehors de toute convergence avec les cheminots mobilisés dans la bataille du rail et ce, alors même que la question du statut était dans les deux cas en jeu.

La dernière journée d’action appelée dans le secondaire, le 24 janvier dernier, n’en déplaise au SNES, n’a pas mobilisé un tiers des enseignants des collèges et lycées. Les cortèges étaient même, au contraire, très peu fournis, comme en témoigne le chiffre historiquement bas de 8% de grévistes avancé par le ministère. Même la dynamique lancée par les Stylos rouges n’a pas réussi à faire de cette journée de mobilisation un temps fort de la lutte contre la destruction programmée de l’école publique.

Cet échec vient en partie des journées d’action saute-mouton auxquelles les syndicats continuent d’appeler malgré leur inefficacité patente, qui plus est en dehors de toute convergence avec la CGT. Par ailleurs, il vient également de l’absence jusqu’à présent de convergence avec le mouvement des Gilets jaunes pourtant seul à même de faire plier le gouvernement. Comme de nombreuses structures syndicales, La FSU s’est tenue à l’écart du mouvement, gênée par l’irruption de ce mouvement qui bouscule le conservatisme bureaucratique de nombreuses organisations.

Toutefois, cette journée de grève du 5 février, appelée par le CGT et finalement par la FSU, pourrait constituer une étape décisive dans la lutte engagée contre le gouvernement. Bénéficiant d’un soutien important de la part des Gilets jaunes, elle ouvre la perspective d’une convergence entre ce mouvement historique et le mouvement ouvrier organisé. Après 12 actes passés à manifester le samedi et 2 mois et demi à mener des actions de blocage, la possibilité d’une grève générale reconductible constituerait un tournant à même de faire gagner le mouvement et les revendications sociales qu’il porte. Les enseignants ont toute leur place dans ce mouvement car les attaques qu’ils subissent ne sont pas différentes de celles que l’offensive néo-libérale généralisée de Macron a déjà lancé sur toute la société.


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