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La peur a-t-elle changé de camp ?

"5 décembre" : Macron n’ira finalement pas à la COP25 !

Pour être au plus proche des opérations à partir du 5 décembre, Emmanuel Macron a décidé de ne pas aller à la COP25 et de reporter son voyage prévu en Côte d'Ivoire. Le président compte bien ne pas réitérer l'erreur commise pendant le mouvement des Gilets jaunes où il a été obligé de traiter les événements de l'étranger.

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La COP25 symbolise à elle toute seule le réveil de la lutte des classes à échelle internationale. Initialement programmée à Santiago, au Chili, l’organisation de cet « événement » avait dû être annulée par le président Pinera face à la contestation de rue qui demande sa tête. Prévue désormais à Madrid les 2 et 3 décembre, la COP25 sera marquée par l’absence du dirigeant de l’un des principaux pays impérialistes qui pillent la planète. Emmanuel Macron a en effet décidé de bouleverser son agenda. La faute, une fois encore à la lutte des classes. Comme le souligne un article de BFM TV, un media pas franchement réputé pour être du bon côté de la barricade : « L’entourage du président affirme que le mois de décembre va être très chargé sur le plan national, et sous-entend ainsi qu’il est plus judicieux d’être présent à Paris pour surveiller de près le vaste mouvement social qui est en train de se constituer en opposition à la réforme des retraites. Pour la première fois, les gilets jaunes appellent à un mouvement en semaine et à s’allier aux syndicats. »

Si l’exécutif a tenté tous les artifices, de la division des différents mouvements sociaux en passant par le « grand blabla » censé lancer l’acte 2 du quinquennat, il se retrouve aujourd’hui face à un mur. Pour sauver son mandat, Macron n’a d’autre choix que d’avancer son train des contre-réformes et de mettre en place la réforme phare du quinquennat : celle des retraites. Après mille et une tergiversations pour déminer le conflit, et un plan B envisagé visant à faire reposer cette attaque sur la jeunesse, Macron a finalement décidé de radicaliser sa réforme. Jouant le quitte ou double, plutôt que de s’aliéner la jeunesse, il s’agit de jouer le programme maximum quitte à déplaire aux meilleurs défenseurs de la réforme comme Laurent Berger, leader de la CFDT qui au travers sa dernière interview au journal Les Echos a opposé une fin de non-recevoir : « Nous nous opposerons à toute mesure d’allongement de la durée du travail », a-t-il déclaré. Pour celui qui a incité le gouvernement à « sortir du bois », le voilà servi.

Une position risquée alors que Macron, qui convainc moins d’un français sur trois, est assis sur un baril de poudre. Tentant de jouer sur divers tableaux la carte de la division (offensive islamophobe, travailleurs aux régimes spéciaux contre les autres, etc...), le pouvoir a compris que, malgré tout, la riposte était en train de prendre de l’ampleur. Les travailleurs ne sont pas dupes et on ne compte plus les appels des différentes sections syndicales de la RATP, la SNCF, EDF, des raffineries, des hôpitaux, des transports aériens et routiers, de l’éducation nationale, etc... à la grève reconductible ou illimitée à partir du 5 décembre. "Décembre devait être initialement très tourné vers l’international, mais la journée du 5 décembre et les incertitudes sur l’après pourraient nous obliger à revoir son agenda. On est dans le flou le plus total", lâchent des conseillers de l’Elysée.

Une nouvelle fois, la mobilisation sociale bouleverse les horloges de la Macronie. L’annulation du voyage en Côte d’Ivoire prévu les 10 et 11 décembre et reporté "à la fin de l’année ou au début de l’année 2020" est révélatrice de cette peur palpable de la bourgeoisie face à une grève reconductible qui paralyserait le pays. En haut lieu, ce voyage est jugé "trop risqué dans le contexte actuel". Le pouvoir a sans doute encore en tête le fiasco du 16 mars dernier. Celui d’un Macron en ski à la Mongie, alors que Paris s’embrasait une nouvelle fois. Le président veut être présent pour garder le contrôle.

Faisons-en sorte de construire ce « tous ensemble » qui a fait reculer le gouvernement en 1995. La jonction entre la jeunesse (qui commence à se mobiliser dans les facs), les gilets jaunes qui ont montré la voie, le mouvement des femmes (qui ont été 150 000 ce samedi pour lutter contre toutes les violences qu’elles subissent), et l’ensemble des travailleuses et travailleurs par la grève et dans la rue provoquant un blocage total du pays est le meilleur moyen de faire perdre les pédales au pouvoir. Et qu’il se prenne en pleine face le « mur du 5 décembre ». Mais aussi ceux du 6, du 7, du 8, du 9... des murs tant qu’il en faudra !


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