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Précarité de la jeunesse

32 % d’augmentation du taux de chômage des jeunes à Paris 

Lors de la Conférence de relance pour la relance de l’économie parisienne organisée le 8 février, plusieurs chiffres sont sortis sur la situation économique et le chômage. Ceux concernant la jeunesse sont particulièrement alarmants.

Coline Isabel

12 février 2021

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PHILIPPE HUGUEN / AFP

Pendant cette conférence, les chiffres présentés par l’Apur, nous montrent l’état catastrophique dans lequel la jeunesse se trouve dans la période. On constate 31,8 % de chômage concernant les moins de 25 ans à Paris, ce qui correspond plus de 20 points supplémentaires à la moyenne nationale. La jeunesse se trouve donc être la tranche d’âge la plus touchée, avec 2 653 jeunes en plus parmi les demandeurs d’emplois à Paris. Pour obtenir ces chiffres L’Apur s’est servi de sept indicateurs parmi lesquels : le recul de l’activité aux impacts à long terme, l’évolution de l’emploi, les créations et défaillances d’entreprises ainsi que le chômage. 

Le RSA est aussi en forte hausse chez les 25-40 ans qui représentent 63% des 9 000 nouveaux bénéficiaires enregistrés. Ce qui correspond à une hausse de +15% à Paris en 2020 contre +8,5% en France. Pourtant, le RSA reste inaccessible au moins de 25 ans alors que, comme le montrent les chiffres évoqués plus haut, ceux-ci sont les plus touchés par la précarité. Récemment, le gouvernement a refusé toute augmentation des aides sociales pour la jeunesse alors même que la tragique vague de suicide des étudiants avait mis l’accent de la manière la plus horrible qui soit sur la précarité et la détresse psychologique d’une génération. En pleine crise sanitaire, le gouvernement affiche clairement sa politique méprisante envers la jeunesse, tandis que des centaines de milliards sont donnés aux grandes entreprises, des réformes cosmétiques sont adressées aux jeunes, que ce soit à travers des aides ponctuelles ou le lancement en grande pompe de repas CROUS à 1, quand beaucoup d’entre eux sont fermés, qu’ils ne concernent en pratique qu’une infime minorité des étudiants et que les autres n’ont de toute manière pas assez de plats pour tout le monde. 

Cette situation de grande difficulté pour la jeunesse et sa première place sur les chiffres du chômage s’explique en réalité par le rôle qu’elle joue sur le marché du travail. Les jeunes multiplient souvent les emplois précaires, travailleurs au black dans la restauration, contrats d’intérimaires, CDD dans la grande distribution ou encore dans le domaine de la livraison, ils ont été trop souvent la variable d’ajustement sur laquelle le patronat a fait payer le coût de la crise. .

Dans une situation où la jeunesse s’est retrouvée dans une grande précarité le gouvernement n’a pas hésité à accentuer encore la pression financière qui pesait sur de nombreux étudiants et jeunes travailleurs. Dernier exemple en date, la réforme des APL est désormais calculée tous les trois mois, en tenant compte des revenus perçus sur les 12 derniers mois, alors qu’elles étaient auparavant évaluées à partir des revenus perçus sur les 12 derniers mois. Cette réforme permet de faire des économies à l’Etat, qui a économisé plus de 10 milliards d’euros en 5 ans sur les APL, et qui plonge une nouvelle fois dans la difficulté de très nombreux jeunes qui ont vu baisser leurs aides de parfois plusieurs centaines d’euros. Autre exemple, la gigantesque arnaque que constitue la plateforme “1 jeune 1 solution” . Vendu par le gouvernement comme le remède miracle aux difficultés de la jeunesse et des étudiants, le plan est en réalité un nouveau cadeau au patronat, qui reçoit des subventions sur le dos des contrats précaires qu’il donne à des jeunes.

Si lors de cette conférence, le ministre aux Comptes publics, Olivier Dussopt, a souligné que l’État « a mobilisé plus de cinq milliards d’euros en mesures d’urgence » à Paris, cette somme sonne d’une part bien dérisoire face aux centaines de milliards accordés aux patronat, mais d’autre part pose question quand à l’efficacité de son utilisation.

Alors que le mépris du gouvernement pour la jeunesse ne cesse de s’exprimer, dans un contexte de crise sanitaire, économique et sociale, il apparaît urgent d’exiger l’interdiction des licenciements et l’embauche massive dans les secteurs en besoin ainsi que le partage du temps de travail. En ce qui concerne plus particulièrement les étudiant.e.s, il faut instaurer rapidement un plan d’urgence financé par un impôt progressif sur les grandes fortunes. 


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