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Anasse Kazib 2022

250 personnes au meeting d’Anasse Kazib : Révolution Permanente s’installe à Marseille

Anasse Kazib s’est rendu à Marseille samedi, où il a manifesté l’après-midi pour exiger justice pour Zineb Redouane, et tenu un meeting le soir qui a réuni pas moins de 250 participants. Une semaine après l’accueil orageux de Zemmour dans la cité phocéenne, ce lancement de campagne donne le ton et installe désormais Révolution Permanente comme une organisation politique de la ville.

Mati Balestrini

7 décembre 2021

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Samedi 4 décembre, Anasse Kazib candidat à la présidentielle était en visite à Marseille. La journée, qui a débuté par une visite à la Cité des Lauriers, puis par sa participation à la marche pour exiger justice et vérité pour Zineb Redouane et toutes les victimes de violences policières, s’est conclue sur un meeting réunissant 250 personnes parmi lesquelles plusieurs figures militantes locales.

Théo, militant à Révolution Permanente à Marseille, animait le meeting ce soir-là : « C’est émouvant de voir cette salle pleine à craquer des visages que nous voulons représenter lors de cette campagne, la France de celles et ceux qui se lèvent tôt, de celles et ceux qu’on opprime et qui ne veulent pas se résigner à être des invisibles. De voir celles et ceux qui ont magistralement viré Zemmour de la ville. »

À la tribune, les intervenants qui se succèdent incarnent les enjeux qui animent les classes populaires face à la violence sociale, dont Marseille est un miroir grossissant. La première intervenante, Alberta Nur, 21 ans, est militante au Poing Levé et à Révolution Permanente. Figure d’une jeunesse que le gouvernement n’a de cesse de précariser, qui a vu ses APL baisser, et qui n’a eu d’autres perspectives que de faire la queue devant la banque alimentaire pendant la crise sanitaire, Alberta explique que c’est précisément cette jeunesse qui doit construire le monde de demain. Elle appelle à se battre en déclarant : « On ne veut pas d’un candidat qui nous fait des fausses promesses. On sait qu’il faut lutter, cette campagne elle est là pour montrer qu’on est plus nombreux que l’extrême droite, plus nombreux que les patrons, et qu’on est prêts à se battre. »

C’est ensuite au tour de Kamel Guemari de prendre la parole. Militant incontournable des quartiers nord de Marseille, il est membre fondateur de l’Après-M, un McDonald’s qui a été réquisitionné par ses employés afin d’y bâtir un restaurant solidaire. Il revient notamment sur sa prise de conscience du fait de devoir travailler pour un système qui sacrifie l’avenir de ses enfants, et l’avenir de tous ceux qui n’ont pas la force de résister seuls. Il raconte sa première rencontre avec Anasse et ses camarades cheminots, qui étaient venus les soutenir sur une occupation d’un McDo à Gare de l’Est, pour expliquer qu’on ne peut rivaliser contre le système sans créer une force qui réunit secteur militant, associatif et étudiant.

Théo rappelle alors les difficultés rencontrées pour mener une campagne comme celle d’Anasse Kazib, qui subit notamment une omerta médiatique criante, comme expliquée dans une tribune signée par plus de 250 personnalités dont Kamel Guemari, mais aussi Saïd Bouamama, Assa Traoré, Alain Badiou, Cédric Herrou, Raphaël Kempf, Rokhaya Diallo, Soumeya, Almamy Kanoute... pour n’en citer que quelques-uns.

Ce dernier, Almamy Kanouté, est membre du comité Adama. Il milite pour que les quartiers populaires aient une place légitime dans l’espace politique. Lors de son intervention au meeting marseillais, il a d’abord exprimé tout son soutien à la campagne d’Anasse Kazib, en dépeignant un candidat qui lui ressemble en ce qu’il a l’audace de faire remonter les préoccupations et les réalités de la vie des classes populaires. Il déclare : « On a la responsabilité de pas laisser faire sans nous, on ne va pas attendre qu’on nous donne l’autorisation, notre responsabilité, c’est de nous imposer aujourd’hui ». Il rappelle ensuite l’ampleur du mouvement « La vérité pour Adama » à l’international, puis en France, dans la lutte contre le racisme d’Etat, et finit par témoigner de sa solidarité à toutes les personnes qui s’organisent actuellement en Guadeloupe contre la gestion coloniale et sécuritaire de la crise sociale par le gouvernement.

Théo demande alors une minute de silence, à la mémoire de Zineb Redouane et dénonce l’entêtement de l’Etat à nier sa responsabilité dans sa mort. Il explique que pour l’Etat « admettre, ça serait déjà reconnaître la violence et le racisme systémique de l’Etat » et rappelle la détermination des militants de Révolution Permanente à lutter pour que plus jamais il n’y ait de Zineb, d’Adama, de Souheil, ni aucune autre victime des violences policières. La salle est alors plongée dans un silence profond. A la fin de la minute de silence, les participants scandent « Zineb ! Zineb ! On n’oublie pas, on pardonne pas ! ».

Sasha Yaropolskaya, militante transféministe co-fondatrice de XY Media et réfugiée politique russe, prend alors le micro. Elle raconte sa désillusion en arrivant en France s’agissant des conditions des personnes trans qui sont, comme en Russie, discriminées, ultra précarisées, et assassinées. Elle pointe directement la responsabilité du capitalisme dans toutes les oppressions spécifiques et dénonce l’extrême-droitisation de la sphère politique française et du gouvernement en déclarant, non sans humour : « Je n’ai pas le droit de vote en France donc, j’ai envie de vous dire démerdez-vous ! Mais je suis quand même là, à soutenir Anasse Kazib ». Mais elle précise, tout de même, qu’elle ne soutient pas un homme, mais toute « une organisation révolutionnaire capable de lutter contre le capitalisme, le racisme, l’homophobie et la transphobie », de manière indissociable. Des « Ni una menos ! » et « Solidarité, avec les femmes du monde entier » résonnent alors dans la salle, sous un tonnerre d’applaudissements.

C’est au tour du candidat à la présidentielle, Anasse Kazib, de prendre la parole. Il commence son intervention par remercier tous les camarades de Révolution Permanente, les intervenants à la tribune et les personnes présentes dans la salle. Puis déclare sa fierté d’être dans la ville qui a chassé Zemmour, quelques jours auparavant. Cette ville, qui : « Représente, tout ce que nous voulons porter dans cette campagne, la lutte contre les inégalités sociales et raciales, la beauté de la diversité de nos cultures, la force de la jeunesse des quartiers populaires et de la classe ouvrière » et « toute la rage et la détermination de notre classe » illustrées par des grèves passées à Marseille, comme celles des dockers, de la propreté ou des transports. Face à un public déterminé, Anasse a déclaré « Nous voulons que Marseille soit un laboratoire aux idées anticapitalistes, aux idées antiracistes, aux idées anti-impérialistes, aux idées anti-patriarcales et aux idées révolutionnaires ».

« Je ne suis pas l’homme providentiel, a rappelé Anasse. Et l’objectif de la campagne, c’est d’organiser notre camp social au travers d’un programme révolutionnaire, par la voie des luttes. »

« L’urgence est révolutionnaire ! » a-t-il scandé, expliquant que face aux crises, économique, sanitaire et écologique, la révolution et le renversement du système capitaliste est le seul projet réaliste.

« Face aux crises successives, les exploités et les opprimés ne sont pas restés dans l’indifférence, comme de nombreuses révoltes en France l’ont montré, des Gilets Jaunes à la bataille des retraites, en passant par les révoltes antiracistes. »

A la fin du meeting, l’ensemble de la salle s’est regroupé pour rendre hommage a Zineb Redouane et toutes les victimes de la police.

À Marseille, une nouvelle force politique débarque, avec un meeting rempli d’un public hétéroclite et enthousiaste. Après les meetings remplis de Paris, Toulouse et Bordeaux, c’est un nouveau meeting réussi pour Anasse Kazib et Révolution Permanente. Si vous avez raté ce meeting et que vous souhaitez rejoindre la campagne Anasse Kazib 2022, plusieurs comités de campagne s’organisent dans la cité phocéenne ! Contactez Révolution permanente_Marseille sur Instagram et Facebook pour prendre part a l’aventure !


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