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Ni patrie, ni famille, ni Macron

1er mai parisien. Chronique d’un cortège de tête… dynamique

Des casseurs ? À moins de considérer Michèle, fonctionnaire territoriale, syndiquée CGT, qui a fait toute la manif en tête de cortège avec deux amies, comme une casseuse, la fameuse « tête de cortège » a brassé largement, des militants et des manifestants de tous les âges. Toutes et tous très remontés.

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La tête de cortège parisienne était loin d’être folklorique. « 150 casseurs », selon France Inter. Certainement pas. Et pas non plus plusieurs centaines de jeunes manifestants habillés en noir. « J’ai fait le début de la manif avec la CGT, précise Michèle. Mais je ne voterai pas Macron. Je ne suivrai pas les consignes de Martinez. C’est donc ici qu’on est venus continuer de manifester. »

Il n’y a pas que dans la composition, plusieurs centaines, sans doute 1000 à 2000 manifestants, par moment, que le cortège de tête était différent de la façon dont il s’organise habituellement. Les slogans, pour le coup, avaient été repeints aux couleurs de l’actualité politique. On n’a pas seulement scandé, collectivement, « Anti, anti, anti-capitalistes ! », « Siamo tutti antifascisti ! » ou encore « Tout le monde déteste la police ! ». « Leur daronne, c’est Marine, leur daron, c’est Macron ! » C’est ainsi qui a été scandé tout au long du boulevard Beaumarchais puis du boulevard Diderot. Une version revisitée du « Ni patrie, ni patron, ni Marine, ni Macron », adressé, cette fois-ci, aux policiers.

Ce qui était plus traditionnel, en revanche, c’est le niveau de répression. Avec un déploiement hors-normes de compagnies de CRS, appuyés par la gendarmerie mobile et les canons à eau, c’est dès la mi-parcours que les flics ont essayé de casser en deux le cortège de tête, peu avant Bastille, et qu’ils ont répété l’opération par la suite, boulevard Diderot. Après avoir fait usage de grenades de désencerclement, à l’angle de la rue de Citeaux, n’hésitant pas à tirer au flashball à hauteur d’homme, ils ont procédé, notamment, à des interpellations violentes au sein même du cortège, rue Pierre Bourdan, peu avant la place de la Nation que les manifestants ont rejoint vers 17h30, sous le soleil.

Au moment où une borne d’Autolib’ a été la cible d’un petit groupe, avant Nation, plusieurs manifestants, parmi ceux qui ne sont pas des habitués du cortège de tête, sont restés interdits. « Autolib’, c’est Bolloré », a lancé un jeune en revenant en arrière. « Et Bolloré, c’est un ami de Macron. Eh ben voilà », concluent les quatre manifestants, avec le badge de leur syndicat, et qui poursuivent sans ciller, finalement.

Le cortège de tête, ce 1er mai, était loin d’être un cortège habituel, dans sa composition et sa dynamique. Il en allait de même plus en amont, dans le cortège syndical, avec des militants et des militantes très remontés contre la fausse alternative Le Pen/Macron. C’est un symptôme d’une situation nouvelle qui ne demande qu’à se cristalliser. Plus que jamais, cela demandera à réfléchir à comment, collectivement, nous pourrons réaliser un rapport de force qui a besoin de perdurer et de s’organiser. Avec la force du monde du travail, qui sera en première ligne des attaques de Macron, aux côtés de la jeunesse, à laquelle le candidat d’En Marche a promis le service militaire,


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