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scandale sanitaire

1500€ d’amende pour non respect de la quarantaine : Macron joue le tout répressif

Ce Dimanche 17 avril, Macron a annoncé la levée des restrictions pour début mai, ignorant totalement les chiffres de l’épidémie que les variants ne font qu’augmenter. Ces annonces lunaires se couplent à un renforcement de la répression pour les personnes mises en quarantaine.

Sara Yuki

19 avril 2021

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Crédits photo : CBS

Dimanche 18 avril, Macron annonce être prêt à rouvrir le pays sur la chaîne de télévision américaine CBS : « Nous allons progressivement lever les restrictions début mai ». Une promesse qui s’inscrit, encore une fois, dans la gestion faramineuse de la crise sanitaire par le gouvernement. « Je ne vois pas comment on peut espérer une baisse massive d’ici fin mai » explique l’épidémiologiste Dominique Costagliola au micro de Europe 1. Aujourd’hui ce sont plus de 5 900 personnes qui sont en soins critiques, plus de 35 000 nouveaux cas par jour et 300 décès par jour, alors que nous sommes en période de vacances scolaire. Avec cette gestion érratique de la crise sanitaire, la pandémie va s’installer dans le temps même si les grands médias et le gouvernement cherchent à nous convaincre du contraire.

Depuis un an , la crise sanitaire a envahi l’espace politique et les scandales ont ponctué l’actualité du pays avec le scandale des masques qui étaient interdits à la vente alors qu’aujourd’hui ils sont obligatoires dans tous les espaces publiques. S’en est suivi le scandale des tests, puis celui des lits de réanimation et enfin celui des vaccins. Sans oublier le dernier en date avec Castex qui présente un faux graphique pour appuyer sa décision de confiner le pays, contre l’avis du conseil scientifique.

Dans un reportage du Monde Julien Le Marec, réanimateur à la Pitié-Salpétrière, à Paris explique les conditions de travail très difficiles, surtout moralement : “C’est notre métier, on sait faire », dit-il sans prétention. Sauf que d’ordinaire, des patients aussi gravement atteints que les malades du Covid-19, « on en accueille un par semaine, peut-être deux. Là, c’est 22 ou 25 d’un coup et ça dure depuis un an. On continue à faire notre travail et on se blinde parce que sinon, on ne s’en sortirait pas. Mais ça commence à devenir difficile d’annoncer des décès à la chaîne La semaine dernière, j’ai vu trois familles trois jours de suite pour leur annoncer qu’un papa ou un frère allait mourir d’ici quelques heures. Psychologiquement, c’est lourd. ». Alison Farez, aide-soignante à la polyclinique de Grande-Synthe (Nord) ajoute de son côté : « Parfois, on peut avoir deux ou trois décès sur le même poste… C’est difficile de rentrer avec ça à la maison… Il y a beaucoup de discussions entre nous, ça nous arrive aussi de faire un peu d’humour pour essayer de dédramatiser et éviter de craquer ».

La fatigue et la détresse ne sont pas les seuls états des soignants, la colère est aussi très présente. A l’image de la docteure Sabrina Ali Benali qui interpelle Macron : « les ambulanciers que j’appelle pour aller chercher une dame à son domicile, contaminée par le variant anglais, n’ont pas de FFP2 ».

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Ou à l’image des hospitaliers qui dénoncent avec génie l’absurdité du discours du président.

Macron maintient donc malgré tout le cap de la rentrée à la mi-mai, toujours sans moyens ni pour les hôpitaux ni pour l’éducation. Un an plus tard, le virus a toujours quelques mois d’avance sur le gouvernement, qui à fait volte face pour faire face aux variants Brésilen, Indien et Sud-Africain. Le porte parole du gouvernement, Gabriel Attal, déclare au micro de Europe 1 ce lundi 19 avril à propos des personnes arrivant du Brésil : « Il y aura à la clé des amendes, ce sera une contravention de cinquième classe, c’est donc je crois 1 500 euros, 3 000 euros en cas de récidive, ça me semble être tout à fait dissuasif et un cadre extrêmement strict » ; « Quand vous arriverez, au lieu d’avoir comme aujourd’hui une demande d’auto-isolement, vous aurez une obligation de vous isoler, avec un arrêté préfectoral nominatif qui sera rendu, avec votre nom » pour une durée de « dix jours », et « il y aura des contrôles par la police, par la gendarmerie, qui permettront de vérifier que vous êtes bien dans le lieu où vous devez vous isoler ».

Des paroles qui s’inscrivent encore et toujours dans une politique répressive du gouvernement qui fait beaucoup de promesses sur le “retour à la vie normale” et en même temps renforce les mesures sécuritaires pour tenter d’atténuer les effets des variants après avoir ignoré leur potentiel danger. Le gouvernement Macron nous mène vers la catastrophe avec une gestion de la crise répressive et sans moyens pour la santé et l’éducation. Il nous faut imposer une gestion de la crise démocratique et par les travailleurs et travailleuses !


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