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Une grogne croissante

Pouvoir d’achat. Une épine dans le pied de Macron ?

Avec l’affaire Mélenchon, Macron et son nouveau gouvernement espéraient faire oublier leurs propres faiblesses. Mais c’était sans compter le mécontentement qui va croissant contre la baisse du pouvoir d’achat.

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L’une des principales promesses de Macron concernait la hausse du pouvoir d’achat, Avec cette adresse aux classes moyennes, mais aussi à la classe ouvrière, il espérait les rallier à sa base sociale très étroite, et ainsi se départir de l’étiquette de président des riches qui lui colle à la peau depuis son élection. Une tentative de mise en pratique de la fameuse « théorie du ruissellement » macronienne donc, qui a permis de justifier les multiples cadeaux fait au plus riches depuis son élection.

Mais le ruissellement ne vient pas (oh surprise !). Le vent a tourné et les marqueurs économiques vont contre les promesses de l’exécutif : faible croissance économique et hausse du coût de la vie, avec un risque croissant de forte inflation, viennent perturber les projets de la Macronie. Et c’est en particulier la hausse des prix du carburant et l’augmentation de la CSG qui cristallisent la grogne généralisée.

Selon un sondage Ifop paru le 28 octobre dans le Journal du Dimanche 72 % des Français considèrent que leur pouvoir d’achat a diminué. Et un appel à manifester contre la hausse du prix du carburant a pris énormément d’ampleur sur les réseaux sociaux, avec dans le même temps une forte récupération de l’extrême-droite, qui capitalise particulièrement sur la colère engendrée par le coût de la vie.

Pour tenter d’éviter que l’affirmation « Il faut augmenter le pouvoir d’achat » martelée durant sa campagne ne se retourne contre lui, Macron envoie deux de ses fidèles généraux en première ligne, pour faire de la pédagogie. En ce début de semaine, Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, et Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, ont chacun accordé un entretien à des médias nationaux (au JDD pour le premier et Le Parisien pour l’autre.

« C’est l’heure de la preuve, la preuve que nous tenons nos promesses » expliquait Darmanin ce lundi, explicitant ainsi la stratégie d’explication de sa politique que le gouvernement cherche à appliquer.

Mais cette nouvelle volonté de pédagogie de la part de l’exécutif n’est pas gratuite. Elle a pour objectif premier de s’assurer d’une accalmie sociale suffisamment durable pour pouvoir mettre en œuvre l’essentiel de ses futures attaques. Avec en premier lieu les réformes de l’assurance chômage et des retraites, mais également les attaques qui se précisent contre la sécurité sociale et le démantèlement de la fonction publique.

Et ce nouveau départ à l’offensive de l’exécutif, en dépit de ses faiblesses structurelles et de la crise ouverte au sommet par l’affaire Benalla cet été, est notamment rendu possible par la passivité totale des dirigeants syndicaux. Ces derniers préférant aller négocier avec le patronat et le gouvernement plutôt que de présenter un plan de bataille conséquent aux travailleurs.

Car il s’agit désormais pour notre camp social d’exploiter les nombreuses brèches qui se sont ouvertes au sommet de l’État pour passer à l’offensive et faire reculer le gouvernement sur l’ensemble de ses réformes anti-sociales. L’extrême-droite ne doit pas capitaliser sur la politique désastreuse menée par Macron et la colère qu’engendrent ses conséquences, qui s’exprime même hors des cadres « traditionnels » du mouvement ouvrier et coupe l’herbe sous le pied des discours défaitistes selon lesquels « les travailleurs ne veulent pas se battre ». Or, pour l’émergence d’une réelle alternative à Macron et son monde, c’est bien par nos méthodes de lutte – l’auto-organisation sur les lieux de travail, la grève et les démonstrations de rue – qu’il sera possible de passer à l’offensive, et imposer un rapport de force à la mesure des attaques anti-sociales du « président des riches »


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