Le mois dernier, un migrant qui était placé en rétention administrative a été humilié par un policier à Beauvais, qui est accusé de l’avoir contraint... à lécher ses chaussures.
Ces dernières semaines spécialement, on a pu voir les nombreux cas de violences policières à travers le pays qui ont rendu explicite ce que les jeunes de quartiers savaient déjà : la police humilie, blesse, tue au nom d’un « l’ordre » raciste. Alors que cette nouvelle affaire aurait pu faire un scandale dans un contexte de profonde délégitimation du corps répressif, la presse dominante cherche à justifier la violence subie et disculper la police. Dans un article du Parisien, assez étrangement, tout le focus a été placé sur la défense du policier plutôt que sur les faits. La personne humiliée est « victime présumée » et le policier, un « gardien de la paix expérimenté », même si durant sa première audition, il aurait reconnu les faits avant de revenir sur ses aveux.
Si la parole est donnée à la police, dont des gradés parlent de « brebis galeuses » pour préserver une institution qui organise ces mêmes méthodes d’humiliation (comme on a pu le constater une nouvelle fois avec l’interpellation des lycéens de Mantes-La-Jolie), la victime n’a quant à elle pas été invitée à s’exprimer dans la presse.