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Dans les tiroirs depuis... 1986

Merci la CFDT ! Un décret ouvre la voie aux licenciements dans l’Hôpital public

C'est une information révélée par Force Ouvrière et qui devrait faire grand bruit : alors que les personnels hospitaliers souffrent de conditions de travail extrêmement difficiles dues, entre autres, au manque de personnel, voilà que le gouvernement ressort un décret dans les tiroirs depuis 1986. L'objectif ? Faciliter les licenciements dans les hôpitaux publics !

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30 ans après la loi, un décret appliqué grâce au concours... de la CFDT

Dans un arrêté du 25 octobre 2017 passé relativement inaperçu, le Conseil d’État avait exhorté le gouvernement à faire paraître un décret datant de 1986. Et selon les informations divulguées par le syndicat Force Ouvrière, Macron et ses ministres s’apprêtent à passer à l’action.

Dans les faits, il s’agit d’activer un levier institutionnel ouvrant enfin, pour les classes dominantes, la possibilité de procéder à des licenciements économiques dans les hôpitaux publics. Il aura fallu, pour déchaîner cette puissante attaque contre les personnels hospitaliers qui croulent aujourd’hui sous des horaires démentiels par manque de personnels, le concours de la CFDT. En effet, la confédération de Laurent Berger a déposé une saisine qui reprochait au gouvernement de ne pas vouloir prendre ce décret. Une trahison à la hauteur de la réputation de spécialiste de la collaboration de classe qui colle, à juste titre, à la peau de la direction de la CFDT.

Dans un quotidien marqué par les suicides et les burn-out, les personnels hospitaliers voient désormais poindre le spectre du chômage et de la précarité

Le quotidien des personnels hospitaliers est sous le feu des projecteurs depuis plusieurs années. Burn-out et suicides en cascade ont en effet mis en lumière des conditions de travail insoutenables, rendues d’autant plus difficiles qu’elles se couplent à un manque de personnel criant. Les horaires démentiels et les capacités d’accueil insuffisantes sont des souffrances autant pour les personnels que pour les patients.

La mise en œuvre de cette loi permettant d’introduire (un peu plus) les logiques libérales au fonctionnement des hôpitaux est en ce sens une mesure littéralement criminelle contre les travailleurs hospitaliers. Elle aggrave la tendance de destruction du système de santé public par l’érosion progressive, fonctionnant quasi exclusivement sur la pressurisation jusqu’à la moelle des personnels. En somme, davantage de burn-out, davantage de suicides... et une précarisation croissante.

Cette attaque est aussi violente qu’insultante. Exigeons des embauches massives dans les hôpitaux, la baisse du temps de travail et l’augmentation des salaires !

Mais il est aussi notable de voir que de nombreuses luttes ont fleuri dans les hôpitaux, notamment dans le public, ces dernières années. De la grève de 51 jours (dont 11 de grève de la faim) des travailleuses de la clinique du Pont de Chaume en décembre 2015 à la récente victoire des grévistes de pédopsychiatrie à Toulouse, les exemples de luttes partielles se sont multipliés à mesure que la situation devenait de plus en plus critique pour le personnel.

Afin de pouvoir entamer un bras de fer avec le gouvernement et stopper la dynamique allant à toujours plus de dégradations des conditions de travail en milieu hospitalier, l’attaque à venir nécessite une réaction d’ensemble. Un mouvement transversal au secteur public et au secteur privé, cherchant la convergence avec d’autres secteurs et sujets sociaux, comme l’attaque contre l’assurance chômage, et exigeant une inversion des logiques actuelles au vu de l’état dans lequel se retrouvent, aujourd’hui, les hôpitaux.

Bien sûr, il faut exiger l’abrogation pure et simple de la loi de 1986, afin d’empêcher son application par l’activation de levier institutionnel gardé au chaud depuis plus de 30 ans. Mais la situation actuelle n’est pas non plus supportable et nécessite un plan d’embauche massif dans le secteur de la santé, avec une diminution du temps de travail et une augmentation des salaires. Des revendications qui peuvent être portées, dans un mouvement de soutien actif, par l’ensemble des classes populaires et laborieuses pour un service public de santé de qualité.


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