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« Retrait des lois Macron »

Manifestation à Paris. De la Commune Libre de Tolbiac à la Gare d’Austerlitz

Macron, son gouvernement, ses chiens de garde médiatiques, nient l’existence d’une convergence entre les secteurs mobilisés. Pourtant, aujourd’hui, plus que jamais, on pouvait la toucher du bout des doigts… Dans les rues de Paris, du bastion de la lutte, le site PMF-Tolbiac, rebaptisé Commune Libre de Tolbiac, jusqu’à la gare d’Austerlitz, 2 000 cheminots et étudiants de l’ensemble des gares et des facs parisiennes ont manifestés côte à côte. Et ils ont emporté sur leurs passages, des postiers et des hospitaliers de la Salpêtrière.

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Tolbiac la rouge, point de convergence

Ils sont arrivés, en cortège, vers 13h. De la gare du Nord, de l’Est, d’Austerlitz, de Saint-Lazare, de Gare de Lyon, de Châtillon, les cheminots en grève se sont rendus au point de rendez-vous de la manifestation, métro Tolbiac. Ou plutôt quelques centaines de mètres plus bas sur la rue de Tolbiac, devant le site du centre Pierre-Mendès-France de l’Université Paris 1, occupé depuis plus de deux semaines par ses étudiants mobilisés contre le Plan Vidal qui veut expulser des facs – à la manière des étudiants mobilisés - les enfants des classes populaires des universités. Tolbiac la Rouge, c’était une évidence.

Mercredi dernier, le président de l’Université Paris 1, Georges Haddad, décidait d’autoriser la préfecture à intervenir sur Tolbiac. Les occupants se sont trouvés par deux fois sous la menace d’une intervention et d’une expulsion policière. Par deux fois déjà, cette même semaine, les cheminots solidaires d’Austerlitz, la gare la plus proche, se sont déplacés pour apporter leurs soutiens. Hier soir, ils étaient une douzaine à avoir fait le déplacement. C’est dire s’ils connaissaient le chemin…

Centre névralgique de la résistance étudiante parisienne, Tolbiac a donc servi de pont. Pont entre les facs parisiennes mobilisées – Nanterre, paris 8, paris 3, Paris 4, et même Paris 5, dont un centre a été bloqué ce matin – et les cheminots grévistes des différentes gares.

Terminus Gare d’Austerlitz

Si nationalement, le taux de gréviste tend à décroitre – 38% tout de même contre 48% la semaine dernière -, ce n’est pas les échos qu’il y avait dans toutes les gares. A Austerlitz par exemple, le matin, l’Assemblée Générale des cheminots grévistes a ramené plus de monde, une centaine, et notamment les gilets rouges de la CGT, interpellés par la répression qui s’abat en ce moment sur les étudiants, avec l’affaire de l’occupation de La Sorbonne vendredi soir, délogée de manière musclée par les CRS. A Paris-Nord, 150 grévistes en AG, des rangs de Sud-Rail, de FO, des non- syndiqués – la CGT avait une fois encore indiqué à ses syndiqués de ne pas se rendre à l’Ag des grévistes - ont décidé de reconduire la grève jusqu’à lundi matin et ont voté le principe de convergence avec les secteurs en lutte. Tout ce beau monde a rejoints les étudiants à Tolbiac pour siffler le départ de la manif vers Austerlitz, à 13h30.

De beaux cortèges – devant, des différentes gares parisiennes, derrière des facs – ont déambulé dans les rues sous un soleil qui appelle déjà la chaleur du mois de mai. Ambiance bon enfant. Passage par l’hôpital de la Salpêtrière, qui fait penser que des hospitaliers ont, eux aussi, rejoints la manifestation sous des drapeaux Sud-Santé. Il s’agit de protester contre les conditions de travail indignes que leur imposent les plans d’austérité successifs, que la ministre, Agnès Buzyn, continue d’alimenter.

Les attaques du service public, comme dans les universités, à la SNCF, dans les hôpitaux, c’est le quotidien des postiers depuis que la boite a été privatisée : mobilisés contre le licenciement de Gaël Quirante, postier du 92 et militant Sud-PTT, plusieurs bureaux sont en grève depuis deux semaines de manière illimitée. Présents dans la manifestation, ils avaient déployés une belle banderole invitant à la convergence des secteurs mobilisés.

« La grève générale, c’est entre nos mains ! »

Arrivés à Austerlitz, pas question de plier bagage. Chaque secteur est invité au micro pour prendre la parole. S’exprime le besoin de faire de ce qui émerge, aujourd’hui, un mouvement d’ensemble. « Il faut que le 19 avril, toutes les organisations syndicales, tous les secteurs se saisissent de cette date pour se mettre en grève, pour structurer des assemblées générales avec leurs collègues. Il faut que la semaine prochaine, ce soit la semaine de la convergence des lutte » lance Gaël Quirante. « la grève générale est entre nos mains ».

A Macron et à sa leçon de morale au journal de Jean-Pierre Pernaut, hier, Victor, étudiant de Nanterre interpellé par la police lors de l’expulsion musclée d’une assemblée Générale, répond « on n’est pas des agitateurs professionnels, des bloqueurs professionnels, ni des criminels, ni des voyous. Les seuls casseurs, ils sont au gouvernement, ils s’appellent Emmanuel Macron, Elizabeth Borne, Frédérique Vidal et Gérard Collomb ». Face à la répression, « à Nanterre, la réponse des étudiants, comme partout ailleurs, a été remarquable, car on est encore plus nombreux, on est encore plus déterminés pour faire reculer ce gouvernement et on lâchera rien, ni face à la matraque, ni face aux gazes ».

« On veut un autre monde »

Mais pour cela, il va falloir s’organiser, se rencontrer, créer des liens et mobiliser davantage. « Pour chaque étudiant matraqué, pour chaque cheminot gazé, il faut qu’il y ait 100 étudiants de plus qui nous rejoignent, 100 cheminots de plus qui se mettent en grève », appelle de ses vœux Arthur, étudiant mobilisé de Tolbiac. Dès demain s’offrent plusieurs rendez-vous. Le matin dans les locaux de Sud-Rail Saint Lazare ; le soir à Tolbiac, pour une fête de la lutte et de la de convergence.


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