Trump et crise de l’ordre libéral

Les USA et le retour des rivalités inter-impérialistes

Juan Chingo

Les USA et le retour des rivalités inter-impérialistes

Juan Chingo

Sur les Champs, Macron a dit craindre le retour des « passions tristes » lors de son discours de Commémoration du 11 novembre. Une cérémonie qui a représenté avant tout, selon plusieurs analystes, l’enterrement en grande pompe du multilatéralisme.

Au-delà de l’excès de dramatisation de la situation actuelle, exagérée ou intéressée, dans la bouche des responsables européens, il existe bel et bien une sensation de fin de cycle, une sensation selon laquelle l’ordre construit après la Seconde Guerre mondiale serait en train de disparaître, pour de bon, et que l’un des acteurs de cette fin de partie pour le multilatéralisme seraient les États-Unis de Trump.

Les avantages de l’ordre libéral

Contre une lecture intéressée insistant sur l’idée de « globalisation harmonieuse » qui s’est notamment diffusée à la faveur du démantèlement du bloc soviétique, nous avons toujours souligné que la période exceptionnelle de « paix » entre les grandes puissances qui a caractérisé l’Après-Seconde Guerre mondiale ne découlait pas d’un automatisme économique ni même d’un saut dans l’internationalisation des capitaux ni même dans ce que Samir Amin a pu, un temps, définir comme un « impérialisme collectif ». Bien au contraire, cette parenthèse inhabituelle dans les rapports inter-étatiques entre les grandes puissances capitalistes était liée aux caractéristiques particulières de l’hégémonie étasunienne, construite pendant la Seconde Guerre et sous-produit du résultat paradoxal de cette même guerre. En effet, au sortir du second conflit mondial, l’URSS est renforcée, le spectre de la révolution sociale parcourt la plupart des pays européens, à genoux après plusieurs années de guerre, et ce alors qu’une guerre civile et un processus révolutionnaire traversent la Chine.

En réaction à cette situation et en prenant en compte les dangers qui avaient ouvert la voie à la guerre, les États-Unis ont construit les bases de ce que l’on peut appeler « l’ordre libéral » ou ordre mondial d’après-guerre. Le partage du monde en zones d’influence a représenté l’élément déterminant qui a encadré la Guerre Froide entre les deux grandes superpuissances nucléaires. Ce nouvel ordre a généré un certain nombre d’avantages dans les rapports entre puissances et dans la gestion des défis auxquels pouvait faire face la stabilité mondiale. En dernière instance, c’est l’ensemble de ces caractéristiques ainsi que la plus grande productivité du travail dans le monde impérialiste qui ont conduit à la chute de l’URSS. Si l’on laisse tout ceci de côté, néanmoins, et si l’on s’intéresse davantage aux rapports entre État national et centralisation internationale du capital, la grande nouveauté est davantage le fait qu’au cours de cette même période la primauté nord-américaine a transformé durablement le rapport entre économie et géopolitique.

Nous avons déjà expliqué, dans d’autres articles, que la tendance nord-américaine à la primauté a impliqué non seulement la subordination des pays les moins développés – mais également celle des autres pays industrialisés, qu’ils aient été ennemis ou alliés – aux priorités d’accumulation de capital de la puissance hégémonique, à savoir les États-Unis. Cette caractéristique a été un trait distinctif de la période d’hégémonie étasunienne par rapport à la période précédente d’hégémonie britannique et a été l’expression du caractère impérialiste de l’époque. On peut voir un exemple clair de cette situation dans la reconstruction non seulement économique mais également à un niveau politique et géopolitique des deux puissances ayant été battues par les alliés en 1945, à savoir l’Allemagne et le Japon. Parallèlement, la puissance hégémonique des États-Unis après-guerre leur assurait une présence politique, géopolitique et militaire décisive en Asie comme en Europe, accompagnant y compris cette prégnance de la constitution de nouveaux instruments et de nouvelles alliances permanentes à l’instar de l’OTAN.

Robert Kagan, un intellectuel néo-conservateur, nostalgique de ce vieil ordre mondial impérialiste, souligne dans son dernier livre, « The Jungle Grows Back : America and our imperiled world » ce qu’un tel ordre a signifié, en termes de nouveauté. Selon Kagan, la transformation géopolitique de l’Allemagne et du Japon après 1945, relevant de ce que l’on pourrait appeler, aujourd’hui, un double « regime change », a été « plus significative et plus durable que la montée et la chute de l’Union Soviétique » (KAGAN, 42) dans la mesure où la Constitution japonaise écrite sous la dictée des États-Unis tout comme le démembrement de l’Allemagne conditionnaient les deux pays, « conférant à leurs voisins régionaux un niveau de sécurité inédit. [De cette façon aussi] les pays pouvaient concentrer leurs efforts et leurs ressources sur des questions de politique et d’économie intérieures davantage que sur des préoccupations stratégiques qui les avaient consumées pendant la première partie du XXéme. (…) Le Japon et l’Allemagne étaient, également, libérés. Avec des ambitions géopolitiques et militaires leur étant désormais interdites, Berlin et Tokyo pouvaient canaliser leurs énergies et leurs ambitions en fonction de l’économie et de la mise en place d’un état providence » (KAGAN, 42-43).

Considéré d’un point de vue de la structure internationale du système politique et géopolitique des principales puissances impérialistes, ce changement et ses conséquences transforment à l’époque non seulement la structure du pouvoir global mais également la dynamique des relations internationales. « Dans le cadre du nouvel ordre, la concurrence géopolitique avait quasiment cessé. Les pays d’Europe de l’Ouest et d’Asie de l’Est n’ont pas engagé de course à l’armement ; ils n’ont pas construit d’alliances stratégiques pour s’opposer les uns aux autres ; ils n’ont pas défendu ni réclamé une quelconque mainmise sur des zones d’influence stratégique ou économique (…). Dans le cadre de cet ordre libéral, le lien normal entre l’économie et la géopolitique était sévèrement remis en cause (…). L’Europe de l’Ouest et le Japon ont pu être concurrents, sur le plan économique (…). Mais cette concurrence économique ne s’est jamais traduite en une concurrence sur le plan militaire ou géopolitique » (KAGAN, 45). Les États-Unis ont tiré un avantage indéniable de cet ordre mondial, à la fois pour préserver la stabilité mondiale mais également leur hégémonie. C’est la raison pour laquelle, dans le cadre du débat actuel au sein de l’establishment étasunien sur la stratégie à adopter pour redynamiser l’hégémonie américaine, débat dans lequel l’ouvrage de Kagan s’insère, ce dernier se fait l’avocat de la préservation du vieil ordre libéral.

Le déclin relatif de l’hégémonie étasunienne et la dégradation de l’ordre libéral

Une bonne partie des avantages et des attributs de l’ordre libéral décrits par Kagan se maintiennent aujourd’hui. Cela se voit notamment dans le cas des difficultés des puissances impérialistes concurrentes à assumer des ambitions géopolitiques en accord avec leur poids dans l’économie et dans l’ordre hiérarchique existant entre États. Néanmoins, cette situation s’est dégradée, pour les États-Unis, à mesure que son déclin en termes d’hégémonie s’accentue à partir des années 1970, avec l’apparition de puissances impérialistes émergentes et, notamment, à la suite de sa défaite militaire et politique au Vietnam. Bien entendu, la contre-offensive reaganienne a permis de rétablir la domination étasunienne sur le terrain géopolitique dans le cadre de la « Deuxième Guerre Froide ». Cette dernière avait d’ailleurs également comme fonction de brider les ambitions géopolitiques des nouveaux impérialismes émergents. Cela permit également de relancer la domination étasunienne sur l’économie mondiale à travers le schéma Dollar-Wall Street, coupant court aux velléités de puissance du Japon. Enfin, à travers la Guerre des Étoiles et une augmentation sans précédent de son budget défense, Washington réaffirmait également son écrasante supériorité militaire. Malgré tout, l’hégémonie nord-américaine n’est jamais revenue à ses années de splendeur, caractéristique de l’Après-Seconde Guerre Mondiale.

Cependant, ni le démantèlement de l’URSS, ni la transformation des États-Unis en unique superpuissance au niveau mondial, ni ce que l’on a appelé, par la suite, le « Moment Unipolaire » n’ont réussi à masquer l’élévation spectaculaire des coûts, pour les États-Unis, ni les bénéfices de moins en moins évidents, de cette situation, et ce à mesure que le système international changeait fondamentalement. Sans entrer dans les détails de l’ensemble de ces « coûts » spécifiques pour les États-Unis, on peut en définir les grandes lignes : la fin de la Guerre Froide a affaibli les bases d’un appui, au sein de l’opinion publique, à une politique interventionniste active comme cela avait pu être le cas pour la Corée ou le Vietnam pour ne parler que des deux principaux conflits auxquels Washington a participé dans le cadre de sa politique de contention du bloc soviétique ; les attentats du 11 septembre 2001 ont été utilisés par Bush et par les néo-conservateurs pour relancer de façon offensive l’hégémonie nord-américaine, notamment à travers l’invasion de l’Irak.

Cette dernière, cependant, s’est soldée par un échec cuisant qui ont accentué les réticences en interne à toute forme d’intervention extérieure ; le démembrement de l’URSS et de son glacis ont suscité de nouvelles ambitions géopolitiques chez des puissances intermédiaires à l’instar de la Turquie ; parallèlement, la fin de l’Union Soviétique a rouvert la boîte de Pandore des conflits territoriaux, eux-mêmes expressions de la dissolution simultanée, après la Première Guerre, de l’Empire Austro-hongrois, de l’Empire Ottoman et de la Grande Russie tsariste. Ces conflits ont réémergé avec force au cours des vingt-cinq dernières années ; le résultat contradictoire de la restauration capitaliste dans les anciens États ouvriers déformés et dégénérés qui ont conduit, d’une part, à une Russie dont l’économie s’est recentrée sur les matières premières et hautement dépendante de l’exportation de gaz et d’hydrocarbures mais qui recherche, de l’autre, de façon revancharde, à préserver sa sphère d’influence de la pression semi-colonisatrice et de l’encerclement géopolitique qu’exerce l’OTAN, les principales puissances ainsi qu’ une Pologne renaissante et réactionnaire ; et ce alors que la Chine a tiré profit de la nouvelle division mondiale du travail des circuits de la valeur des grandes multinationales pour atteindre des niveaux de croissance sans précédent et en profite pour renforcer son autonomie qui lui permet de limiter la pénétration impérialiste initiale tout en s’affirmant comme adversaire stratégique des États-Unis ; enfin il y a les avancées de l’UE et la création de l’euro qui a bénéficié à une Allemagne résurgente, qui s’est renforcée à travers la réunification impérialiste et l’absorption de l’ancienne RDA, la relocalisation vers l’Ouest d’une partie de ses productions de l’Est et ses excellentes relations avec la Chine comme en atteste ses excédents commerciaux ; le tout dans le cadre d’un recul relatif du poids, dans l’économie internationale, des principaux pays impérialistes, en raison, notamment, de l’émergence de la Chine mais également d’un certain nombre de pays qui, dans certains secteurs de production jouent un rôle important, à l’instar de l’Inde ou du Brésil comme ont pu le montrer les obstacles et les éléments de paralysie qui ont pu surgir au moment des dernières négociations sur l’ouverture du commerce mondial de l’OMC. Le point culminant de tout ceci a été la crise mondiale de 2008-2009, la plus importante depuis la Crise de 29, et qui a eu pour épicentre les États-Unis et son système financier.

Trump et la sortie du multilatéralisme

Les difficultés de gestion de l’ordre mondial et de ses principaux acteurs par les États-Unis précédent en réalité la prise de fonction de l’administration Trump. Le Monde, dont la ligne éditoriale est pourtant furieusement anti-trumpiste, est même obligé de le reconnaître : « en réalité, le repli américain avait déjà été amorcé par le président Barack Obama, tirant les leçons du fiasco des aventures moyen-orientales de son prédécesseur, George W. Bush, au début des années 2000, "pivotant" vers l’Asie et annonçant, dès son arrivée au pouvoir, en 2009, que le temps était venu de "faire du nation-building chez [eux]", plutôt qu’à l’extérieur.

N’était-ce pas ce même Barack Obama qui se contentait de "diriger depuis l’arrière", derrière la France et le Royaume-Uni, l’opération libyenne en 2011 ? N’était-ce pas ce président, adulé en Europe, qui reprochait à ses alliés d’être des "free riders", des passagers clandestins protégés aux frais du contribuable américain ? Un partage du fardeau plus équitable n’était-il pas déjà le sujet central du sommet de l’OTAN en 2014 ? Le monde changeait, mais Oncle Sam gardait le sourire et Angela Merkel était sa meilleure amie ».

À l’instar de ses prédécesseurs, Trump critique ses ennemis et ses alliés. À la différence de ses prédécesseurs, cependant, l’actuel locataire de la Maison Blanche commence à prendre la décision de sortir les États-Unis du grand théâtre du multilatéralisme. Cette réaction est l’expression, d’une part, des difficultés, de la part de Washington, à imposer sa domination hégémonique. De l’autre, cela témoigne néanmoins du fait que les États-Unis continuent à être suffisamment puissants pour imposer leurs vues à leurs ennemis comme à leurs alliés, et ce sans se soucier des règles propres au multilatéralisme. En deux ans de mandature, Trump n’a pas seulement augmenté son volume de tweets contre ses adversaires, contre ses alliés ou encore contre l’OMC, accusant l’organe de règlement des différends commerciaux de brider la souveraineté des États-Unis, et ce bien que ce soit Washington qui ait imposé par le passé un tel régime obligatoire. Washington est désormais passé à l’action.

En témoigne une série de mesures prises, parfois, dès l’intronisation de Trump : la sortie du Traité commercial transpacifique (TTP), le retrait des accords de Paris sur le climat, la mise en place de mesures protectionnistes sur l’acier et l’aluminium qui ont considérablement tendu les rapports avec les européens et les canadiens, avec lesquels Trump a remis en cause l’ALENA, la pression néocoloniale sur la Chine, ou enfin la non certification des accords sur le nucléaire iranien qui a indiqué un point de non-retour dans l’unilatéralisme, notamment face aux alliés européens de Washington dont les multinationales (Total ou PSA, dans le cas français) ont été contraintes de se retirer d’un marché prometteur de façon à ne pas perdre l’accès au marché étatsunien ni au système financier international financé par les États-Unis.

Mais la nouveauté se situe à un autre niveau comme le signale dans Le Débat Zaki Laïdi, du Centre d’études européennes de Sciences Po, et qui a été, entre 2000 et 2004, conseiller de Pascal Lamy, ancien Commissaire européen chargé du commerce : « La nouveauté se situe sur deux plans. Le premier exprime une volonté de remplacer un système multilatéral fondé sur des règles et des institutions pour en garantir la mise en œuvre ("rules based system") par un jeu international fondé sur la quête exclusive de résultats tangibles pour les États-Unis ("outcome based system"). Autrement dit, peu importe le respect formel des règles internationale. La seconde nouveauté introduite par Trump concerne la manière dont il veut redéfinir le concept d’alliance. Les États-Unis ne partent pas de l’idée qu’ils ont des alliés avec lesquels ils partagent des valeurs et des intérêts dont découlent un certain nombre de choix. Ils partent du principe que ce sont leurs partenaires qui doivent apporter la preuve qu’ils méritent bien la qualité d’alliés. Faute de quoi, ils sont vus comme d’encombrants fardeaux. Il en découle une sorte de mise à l’épreuve qui passe soit par des concessions commerciales, soit par une augmentation des dépenses militaires au sein de l’Otan. Pour Trump, sortir du multilatéralisme a donc un sens précis. Il permet d’extraire délibérément des concessions commerciales en échange de protection stratégique. Une démarche qui, en Europe, heurte de plein fouet l’Allemagne ».

Le retour aux rivalités impérialistes

La politique de Trump autant que son regain d’agressivité impérialiste à l’égard de ses compétiteurs et de ses alliés redessine brusquement les règles du jeu. Parallèlement, et indépendamment des désaccords qui ont pu exister entre Berlin et Washington dans le passé, sur le dossier irakien, en 2003, par exemple, ou plus récemment vis-à-vis de l’Ukraine, la politique étrangère de Trump déstabilise des puissances comme l’Allemagne qui, jusqu’à présent, étaient fortement dépendantes du parapluie géopolitique étatsunien. Berlin, de ce point de vue, ne traverse pas une crise politique mais vit une crise quasi-existentielle. Comme l’explique un haut-fonctionnaire dans un article du Monde, « pour nous Allemands, la maison dans laquelle on habite, c’est l’Amérique. Ce sont les Américains qui l’ont dessinée, ce sont eux qui l’ont construite. Et c’est une maison tellement confortable… Ce qui se passe est un défi mental pour nous, très profond. L’Allemagne a si bien prospéré dans cet ordre libéral qu’elle ne peut pas imaginer autre chose. Notre système immunitaire est anéanti”.

Les coups et les manœuvres de Trump ont pris par surprise les leaders des principales puissances impérialistes, y compris Xi Jinping, et ce en dépit du rideau de fumée qui occulte les rapports entre Washington et Pékin. C’est ainsi que Trump essaie de recomposer la domination étatsunienne. D’un point de vue tactique, ses capacités de nuisance sont très élevées. Stratégiquement, cependant, son orientation est extrêmement risquée. Suivre ce chemin reviendrait à renouer avec la politique du « Big Stick » qui a caractérisé la politique extérieure étatsunienne au cours du XIXe ou reconnaître que les États-Unis sont une puissance en déclin. De ce point de vue, donc, Washington devrait se réarmer et se doter d’une nouvelle ambition géopolitique, et ce en partant, parfois, de très bas. C’est ce qui explique comment des pays qui ont pu être des pôles de stabilité au début de la crise en 2008-2009, à l’instar de l’Allemagne, se soient transformés soudainement en leur contraire. Ainsi, la fin de l’ère Merkel ouvre une période d’instabilité et d’incertitude politique au cœur même de l’Europe, ce qui a des conséquences pour le monde entier. Il s’agit-là, en dernière instance, de l’un des symptômes de la difficulté de l’Allemagne à se postuler comme un leader en Europe et de son incapacité à arriver à un consensus interne autour des sacrifices nécessaires à consentir de façon à freiner l’offensive actuelle des Etats-Unis.

Nous sommes loin, aujourd’hui, d’un début de guerre mondiale. Néanmoins, la fin de la période de la « mondialisation harmonieuse » est marquée par une résurgence des caractéristiques classiques de l’époque impérialiste, avec ses crises, ses guerres, ses révolutions et ses contre-révolutions, autant d’éléments qui marqueront davantage l’agenda international dans les prochaines années. Dans ce cadre, il s’agit de se préparer à ces changements à venir.

Robert KAGAN, The Jungle Grows Back : America and our imperiled world, New York, Alfred A. Knopf, 2018

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