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Course aux municipales

Hidalgo veut ouvrir l’hôtel de ville aux SDF : qu’en est-il des 205 000 logements vides ?

Anne Hidalgo et sa bataille pour loger les SDF, à quelques semaines de la trêve hivernale, ont fait leur grand retour cette semaine. En effet, motivée par le lancement de la course aux municipales de 2020, la maire de Paris a annoncé l'ouverture de certaines mairies de Paris aux SDF et de l'hôtel de ville, spécialement pour les femmes SDF. Une mesure anecdotique qui est loin de répondre à la réalité de l'explosion du nombre de SDF et de précaires, et dissimule les politiques anti-sociales de la mairie de Paris.

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Le faux-plan d’Anne Hildago pour les SDF

« Il manque […] près de 3 000 places [au vu du recensement de février, ndlr]. Je me suis engagée à ce que la ville fasse la moitié du chemin. Plus de 800 places ont déjà été créées dans nos bâtiments depuis février, 700 seront ouvertes d’ici à début 2019". Si l’on en croit les déclaration d’Anne Hidalgo, les SDF auront bientôt tous un endroit où dormir. Pourtant, face à l’explosion du nombre de SDF ces dix dernières années, ce ne sont pas 3 000 places qui manquent mais beaucoup plus. L’enquête initiée en février dernier par Hidalgo lors de la "nuit de la solidarité" dans le but de recenser le nombre de personnes à la rue à Paris a donné une vision éloignée de la réalité. Il existe actuellement environ 10 000 places d’hébergement d’urgence mis à disposition par la Ville de Paris, et plus de 20 000 SDF, en sachant qu’ils parviennent rarement à trouver un abri sur la durée. Et cela s’en prendre en compte la situation plus dramatique en région parisienne, où les hébergement sont plus rares. De plus, les logements hors de prix à Paris auxquels s’ajoutent la baisse des APL et la floraison d’emplois précaires exposent d’autant plus la population au risque de se retrouver sans logement. Une situation à laquelle la mairie de Paris et le gouvernement restent aveugle et ne répondent que par de fausses solutions.

Réquisition des 200 000 logements vides...et de l’hôtel de ville

Ainsi, Anne Hidalgo a déclaré qu’elle allait faire en sorte que des mairies de Paris ouvrent leurs portes cet hiver pour accueillir des SDF et d’aménager 50 à 100 places dans l’hôtel de ville à destination tout particulièrement des femmes. Cette fois-ci Hidalgo a choisi d’enrober sa mesure sociale d’une conscience féministe envers les femmes SDF qui représentent 40% des SDF et subissent des violences particulières - des violences sexistes et sexuelles - en raison de leur genre. Ouvrir les portes de l’hôtel de ville revient en quelque sorte à ouvrir les portes de "chez elle" aux SDF et aux femmes.

S’il est juste de pointer la réalité du nombre croissant de femmes en situation de précarité et à la rue, ainsi que la surexposition à des violences sexistes et sexuelles que cela engendre, la "solution" de leur ouvrir les portes de l’hôtel de ville n’est pas une réponse, quand dans le même temps la maire soutient et accompagne l’ensemble des lois qui conduisent à la précarisation des femmes et à leur isolement. De plus, s’il est vrai qu’il ne doit certainement pas manquer de places pour dormir à l’hôtel de ville, la question reste ouverte de savoir quel usage est fait des milliers de logements restés vacants à Paris. 205 000 est le nombre de logements vides recensés récemment par l’Atelier parisien d’urbanisme rien qu’à Paris intra-muros.

Des "solutions" d’Hidalgo au "plan pauvreté" : enfumages et mensonges

L’annonce d’Hidalgo saluée par la gauche et critiquée par la droite (pour son caractère dit "démagogique") s’inscrit dans le contexte de la course aux municipales de 2020 dans laquelle elle n’est pas très bien placée. Cette mesure sociale, et la communication qui va avec, lui sert à cacher son bilan et peine à nous faire oublier l’application quotidienne des politiques répressives (à l’encontre des migrants ou encore lors des manifestations) et les restrictions budgétaires imposées par le gouvernement. Cette "solution" pour les sans abris, totalement insuffisante, tout comme l’annonce du "plan pauvreté" par Macron, qui en réalité va supprimer le RSA, ne sont que les "cache-misère" d’un plan plus général qui tend à précariser de plus en plus la population, et ceux qui le sont déjà.


      
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