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Inégalités et réformes contre la jeunesse

Grève dans l’éducation : lycées pro et éducation prioritaire en première ligne

L'ensemble des organisations syndicales ont appelé les enseignants du primaire jusqu'au lycée à se mobiliser ce lundi 12 octobre. En cause : les 2600 suppressions de postes, la réforme du lycée général et professionnel. Mais aussi la proposition d'interventions policières dans les établissements.

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Photo : Serge D’Ignazio.

En dépit des efforts de communication de Blanquer pour faire croire que le gouvernement se soucie de l’éducation, l’enchaînement des contre-réformes et les mesures réactionnaires annoncées par Macron contre la fonction publique ne passe pas comme une lettre à la poste.

Depuis la rentrée, la colère se fait sentir dans l’Éducation : dégradation des conditions d’études pour les élèves et dégradation des conditions de travail pour les personnels, manque de moyens qui s’aggrave de rentrée en rentrée.

La suppression des 120 000 contrats aidés l’année dernière n’a pas suffit au gouvernement pour faire des « économies ». Voilà maintenant que le gouvernement entend supprimer 2650 postes spécifiquement dans l’Éducation nationale, chez les enseignants et 400 postes chez les personnels administratifs. Dans le même temps, les effectifs augmentent et la pression démographique se fait sentir lourdement dans certains départements comme en Seine-Saint-Denis. L’agence des statistiques du ministère de l’Éducation prévoit en effet une hausse de 40.000 élèves à chaque rentrée entre 2019 et 2021 dans le secondaire. Ainsi, ces premières réductions d’effectifs risquent fort d’être suivies par d’autres réductions.

Le chiffre de 2600 postes en moins peut paraître faible mais Emmanuel Macron veut supprimer 50 000 postes dans la fonction publique d’État d’ici à 2022. L’éducation nationale, qui représente la moitié des effectifs de cette branche de la fonction publique, risque d’être largement mise à contribution, estime Frédérique Rolet.

Parmi les sources de mécontentement, il y a aussi la question des rémunérations puisque le point d’indice est toujours gelé alors que l’inflation augmente. Les salaires des enseignants et personnels de l’éducation se sont beaucoup dégradés, ce qui n’incite pas particulièrement à faire grève et contraint les jeunes collègues à accepter des heures supplémentaires. Que dire des assistants d’éducation qui n’ont même pas le droit à des primes lorsqu’ils travaillent en éducation prioritaire ?

Moins médiatique, mais vivement contestée par des enseignants, la réforme du lycée professionnel : les enseignants sont particulièrement remontés contre une réforme qui prévoit de diviser par deux le nombre d’heures de cours dispensées aux élèves, ce qui va affecter de plein fouet les enseignements de matière générale.
Selon les syndicats, un enseignant du secondaire sur deux était en grève, et c’est un sur quatre pour le primaire.

« Dans tous les quartiers, dans toutes les régions, un même droit à l’éducation »

Le cortège auto-organisé de l’éducation prioritaire de la Région parisienne a rassemblé une centaine de personnes derrière une banderole commune « de la maternelle au lycée, Blanquer on te laissera pas casser l’éducation prioritaire ». En effet, les dotations dans les établissements de l’enseignement prioritaire ne cessent d’être revues à la baisse, rendant le métier plus difficile et l’école moins épanouissante pour les élèves. Les inégalités sociales et économiques se creusent et les quartiers populaires sont les premiers touchés. Les gouvernements en sont les principaux responsables. Le projet est clair : attaquer les établissements publics en détruisant les conditions de travail et d’étude, en œuvrant autant que possible à l’accumulation des inégalités et des discriminations dans les mêmes zones.

Comment enseigner convenablement dans un établissement dans lequel les effectifs ne cessent d’augmenter alors que le personnel pour les accueillir manque et que la seule réponse du gouvernement est une réponse autoritaire ? Le lycée Utrillo de Stains, en tête du cortège est en grève depuis une semaine suite à la nomination d’un proviseur-adjoint chef d’escadron de la gendarmerie. Alors que les conditions d’éducation se dégradent, ils demandaient depuis l’an dernier des CPE, des assistants d’éducation, une infirmière et on leur envoie un flic comme réponse. Un précédent dangereux quand on voit que le gouvernement instrumentalise « l’affaire Créteil » pour déployer ses mesures autoritaires et sécuritaires dans l’Éducation.

Pour beaucoup, le placement d’un gendarme à Utrillo est un coup d’essai du ministère qu’il ne faut pas laisser passer. Le mercredi 14 novembre, à 17 heures, à Saint-Denis, les enseignants d’Utrillo, en grève depuis une semaine, appellent à regrouper tous les collègues du bassin pour s’opposer à sa nomination. Pour cette première manifestation nationale de l’éducation de l’année, les chiffres de grève ne sont pas mirobolants mais le raz-le-bol est présent, et les initiatives d’oppositions locales sont légions et cherchent définitivement le moyen d’un regroupement. Dans l’Assemblée générale des enseignants de lycées prioritaires et professionnels de région parisienne, on cherche des perspectives : la date du 27 novembre comme nouvelle base de mobilisation ou encore celle du 30 novembre, appelée par le Collectif Rosa Parks, et qui invite les lycéens à déserter les lycées le vendredi et se joindre à la manifestation le 1er décembre.


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