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Enfants de migrants enfermés

Et en France ? 117 enfants enfermés en centre de rétention depuis le début de l’année

Alors que le monde entier a pu voir les images choquantes d’enfants enfermés dans des cages aux États-Unis, séparés de leurs parents en situations irrégulières vis-à-vis des lois xénophobes mis en place dans la majorité des pays impérialistes, la France elle non plus ne fait pas exception dans ces politiques anti-migrants, enfermant familles et enfants dans des conditions ignobles.

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Oeuvre d’Ernest Pignon-Ernest

Après que la médiatisation du traitement des enfants d’immigrés a fait scandale à l’échelle internationale, Trump a vite fait de reculer pour ne pas trop ternir son image à l’approche des élections de mi-mandat. Les enfants étaient séparés de leur famille pour être enfermés dans des centres de rétention, dans des cages entièrement grillagées, où les violences sont monnaie courante. La « communauté internationale » s’est empressée de dénoncer ces pratiques dépassant le cadre de la violence qu’elles ont instauré contre les populations migrantes.

Si les pratiques de Trump ont de quoi révolter, les États-Unis ne sont pas les seuls à institutionnaliser les violences contre les enfants d’immigrés, et contre les migrants en général. La Cimade a récemment alerté sur le nombre et les conditions de vie d’enfants placés en centre de rétention administrative (CRA) qui ne cesse d’augmenter en France. Alors que le pays "des droits de l’Homme" a été condamné 6 fois pour la Cour européenne des droits de l’homme pour « traitements inhumains et dégradants », l’État continue ses pratiques anti-migrants. En 2016, 305 enfants étaient en CRA, et depuis le début de l’année ils sont 117 à y avoir été placés. Aucun loisir, insécurité, traumatismes, violences, conditions insalubres qu’enfants partagent avec leur famille. La Cimade rapporte ainsi les conditions d’enfermement d’enfants en février dans des chambres à peine chauffées avec des douches sans eau chaude.

Si en France les enfants ne sont pas séparés de leur parents, Maryse Boulard, responsable juridique de la Cimade déclarait cependant à France info que « Dans les zones d’attente, ces lieux de privation de liberté situés dans des aéroports, des gares ou des ports français, il est tout à fait possible d’enfermer des mineurs seuls, comme aux États-Unis. En 2016, 223 mineurs isolés, parfois très jeunes, ont été enfermés dans ces lieux à leur arrivée en France, par bateau, train ou avion. Soit ils finissent par en sortir, soit ils sont renvoyés dans le pays d’où ils viennent.

A Mayotte, 101e département français, il y a un centre de rétention qui enferme chaque année des milliers d’enfants. En 2017, 2 500 enfants y sont passés. On peut faire un lien, même relatif, avec la situation aux États-Unis : nombre de ses mineurs arrivent dans les kwassa-kwassa, parfois seuls, et sont artificiellement rattachés à une personne majeure, qui se trouve dans le bateau avec eux, par l’administration de Mayotte. Ce système permet de les placer en rétention. Cette pratique a été dénoncée par le Conseil d’État, mais perdure car elle permet de contourner l’interdiction de placer en rétention des enfants seuls. »

A un moment où la criminalisation des migrants et des associations et individus leur venant en aide ne fait que s’accroître dans les pays impérialistes – la mise sous séquestre de bateaux d’ONG par l’Italie, l’interdiction d’associations pour aider les réfugiés en Hongrie, les condamnations pour « délit de solidarité » en France, et le parcage des migrants généralisé –, la mise en lumière de ces nouveaux chiffres ne fait que cruellement démontrer une nouvelle fois l’aberration humaine que sont ces politiques sécuritaires. Et ce dans des États avec l’extrême-droite au pouvoir, comme dans ceux comme la France qui en se targuant d’être « européiste et progressiste » ont les mêmes pratiques. Si la Cimade a lancé une pétition pour stopper l’enfermement des mineurs, c’est pour un arrêt complet des enfermements et de la criminalisation des migrants qu’il nous faut lutter.


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