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Acte XIII

Ce samedi, plus de 10 000 Gilets Jaunes dans les rues de Toulouse

Pour cet acte XIII, des milliers de gilets jaunes, plus de 10.000, ont encore une fois pris les rues de Toulouse. Malgré les difficultés auxquelles le mouvement est confronté, la radicalité qui s’y est exprimée était toujours aussi – voire plus – forte.

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Au départ de Jean-Jaurès, l’acte XIII toulousain aura rassemblé plus de 10.000 personnes. Si cela ne marque pas un « sursaut » dans la mobilisation, cela démontre que la combativité est toujours très forte. La manifestation était d’ailleurs ce samedi très radicale, les chants contre les violences policières et anticapitalistes se sont multipliés quand différentes batucada ont donné le rythme à la manifestation.

Malgré les limites qui s’expriment au sein du mouvement – moins de tendance à l’auto-organisation, des difficultés à entraîner de nouveaux secteurs – , l’acte XII a confirmé que les gilets jaunes étaient toujours déterminés. Si de nouveaux secteurs n’ont pas massivement convergé avec les gilets jaunes, un pôle éducation s’est pour la première fois formé avec des professeurs des lycées Berthelot et Hessel en grève. Une initiative très positive au vu des attaques antisociales qui pleuvent au sein de l’éducation nationale et de la nécessité d’affronter de front, aux côtés des gilets jaunes, cette casse des services publics.

De Jean Jaurès à Esquirol, pour repartir à François Verdier et prendre la place du Capitole, les Gilets jaunes ont tracé une nouvelle fois leur propre parcours, en étant de mieux en mieux organisés. C’est arrivé au Capitole que la police a commencé à réprimer violemment les manifestants, après les premiers gazages et l’arrivée, devenu maintenant habituelle, de l’hélico autour des coups de 17h. Le canon à eau a été directement utilisé, après quoi d’autres lacrymo - les culots de grenades CM3, bien plus concentrés http://www.revolutionpermanente.fr/Brulures-nausees-vomissements-a-Toulouse-les-CRS-utilisent-bien-des-gaz-plus-agressifs - ont été projetés à tir tendu. 

A Toulouse, il y a eu au moins un blessé grave à la tête, évacué par une civière à la place du Capitole, dont nous n’avons pour l’instant aucune nouvelles. Quant à Paris, un nouveau manifestant a eu la main arrachée par un tir de flashball dans la matinée.

Malgré cette dispersion forcée et les charges répétées des forces de répression, des groupes des Gilets jaunes ont continué de se rassembler aux quatre coins de la ville pour continuer à manifester. La détermination était toujours bel et bien là, et ce, malgré l’attaque de militants d’extrême-droite ayant eu lieu au milieu de l’après-midi.

En effet, alors que différentes forces de gauche prennent activement part au mouvement des gilets jaunes depuis le début, et qu’un cortège du NPA et plus largement un pôle anticapitaliste avait été mis en place depuis plusieurs actes dans les manifestations, celui-ci a été attaqué ce samedi par une trentaine de militants d’extrême-droite de Toulouse et des environs. Loin de reculer, le cortège s’est maintenu et les a affronté, commençant à les faire reculer lorsque la police a lancé des lacrymo séparant les deux groupes et permettant aux militants fascistes de s’échapper. Cette attaque s’est produite exactement là où la semaine dernière Vincent Lapierre, ex-soralien et lié à la fachosphère s’était fait sortir de la manifestation.

Nous continuerons à revendiquer et à nous battre pour une société débarrassée de toutes les inégalités économiques et sociales et à combattre l’extrême-droite qui a toujours été du côté des classes dominantes, et qui s’attaque historiquement aux mouvements sociaux, jouant le rôle des flics pour tabasser des manifestants, casser des piquets de grève, ou plus récemment l’année dernière en attaquant violemment les étudiants mobilisés à Montpellier. 

Si nous étions des milliers à manifester ce samedi, si près de 64% de la population soutient encore le mouvement, la question centrale qui se pose aujourd’hui est de savoir comment augmenter le rapport de force et comment entraîner de nouveaux secteurs dans la bataille contre Macron et son monde au service du patronat .

En effet, de nombreux défis se posent au mouvement. Localement, s’il y avait des dynamiques fortes pour s’organiser en assemblée générale afin que les décisions soient prises collectivement, et de manière transparente, les dernières AG n’ont rassemblé que peu de monde et ont été inefficaces pour décider d’un plan de bataille pour la suite et poser de front les débats qui émergent. 

De même, alors qu’une politique offensive vis-à-vis des syndicats avait été menée, notamment avec la rencontre organisée le 10 janvier, cela n’a pas réussi à étendre le mouvement à d’autres secteurs. La date du 5 en ce sens était un vrai pari : celui de faire entrer de nouveaux secteurs dans la bataille – du mouvement ouvrier mais aussi de la jeunesse – en posant de front la question de la grève. Si le 5 la manifestation était réussie, regroupant là aussi autour de 10.000 personnes, cela n’a pas opéré un « saut » dans la mobilisation. Mais il faut bien voir que cette première date de grève, notamment impulsée par les gilets jaunes et par une pression à la base dans les syndicats, a permis un embryon de convergence, entre le mouvement explosif des gilets jaunes, et un mouvement ouvrier qui, bien qu’encore dans une certaine forme d’inertie, doit reprendre confiance en ses forces et rentrer une bonne fois pour toutes dans la bataille, aux vues de l’importance de celle-ci.


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