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Blanquer envisage de sanctionner les parents d’élèves violents

Vers une suppression des allocations familiales ? Le Ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, ne cache pas son jeu et confirme ce jeudi qu’il compte en effet sanctionner les parents « complices de violence » de leurs enfants.

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Dans une nouvelle déclaration, à l’occasion d’une visite dans les Hautes-Alpes ce jeudi, Blanquer s’est attaqué à nouveau aux familles populaires et en difficulté, donnant des pistes sur les nouvelles mesures répressives qui devront être présentées début février. Le ministre a confirmé l’intention de supprimer les allocations familiales en évoquant les parents « complices d’une évolution violente  » de leurs enfants.

Ce n’est pas une coïncidence si le député LR des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, à l’origine de la loi de l’absentéisme approuvé sous le gouvernement Sarkozy, s’est félicité du choix du ministre. Il disait via son compte Twitter « Il faut sanctionner ceux qui démissionnent volontairement et ne respectent pas leur devoir de parents ». En effet, il s’agit d’une claire attaque envers les familles les plus vulnérables, qui, au contraire, n’éduqueront pas mieux leurs enfants car ils subissent les coups de répression économiques. La loi Ciotti, abrogé en 2013, s’est montré un véritable échec, n’ayant ni diminué le nombre d’élèves accusés d’absentéistes ni a apporté la preuve de son efficacité vu que sur les 619 suspendues, seulement 142 ont été reversées aux familles car l’élève était revenu à l’école. La soi-disant coresponsabilité entre famille et école n’est autre que la tentative de stigmatiser encore plus les élèves et les familles populaires. La crise de parentalité qui sous-tends cette idée vise dissimuler la vraie violence ancré dans ce système injuste qui relègue plusieurs enfants de quartiers populaire à l’abandon.

D’autres mesures sont également envisagés et le plan d’action du gouvernement concernant l’éducation comprend trois volets : la sécurisation de l’établissement (qui comportera probablement la mise en place des policiers), l’aide à la parentalité et le développement de « structures pour les élèves qui posent le plus de problèmes », qui révèlent une fois de plus qu’il s’agit de marginaliser ces élèves.

Plusieurs idées sur la fonction de l’école se dispute et s’entrecroisent, l’un réclamant l’école comme lieu d’éducation et apprentissage et ayant en vue l’universalité et la gratuité de l’enseignement – qui n’est jamais universel de fait soit dit en passant – et l’autre qui refuse l’idée de l’école comme lieu d’éducation et qui vise à nier l’accès des classes populaires à l’enseignement au plus tôt, augmentant l’écart culturel entre les classes. Derrière ce discours il y a un projet politique qui vise écarter les classes populaires de l’enseignement, notamment avec la reforme du bac, le parcourSup et la hausse des frais d’inscriptions pour les étudiants non-communautaires, en tentant de rejeter à présent la responsabilité des " enfants violents" sur les parents.

Crédit photo : ERIC FEFERBERG/AFP


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