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Hypocrisie

Blanquer : des amendes pour les familles qui ne respectent pas les "obligations éducatives"

Sur le plateau d'Europe 1 ce dimanche, le Ministre de l’Education nationale a déroulé des propositions dans la lignée de son programme sécuritaire, envisageant notamment la suspension des allocations familiales pour les parents des élèves « trop perturbateurs ».

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Dans le cadre du Grand Rendez-vous sur Europe 1, le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a donné des pistes sur les prochaines mesures et le projet de loi qui seront discuté à l’Assemblée début février concernant les violences à l’école.

Le ministre a ainsi insisté sur la centralité de la famille dans l’éducation au « respect d’autrui » pour mieux ouvrir la voie à de nouvelles mesures répressives. Blanquer entend en effet sanctionner les familles des élèves « perturbateurs ». Interrogé sur la possibilité éventuelle de « suspendre les allocations familiales », il a expliqué que « toutes les opportunités sont sur la table » évoquant de possibles « amendes ».

La "co-responsabilité éducative entre les familles et l’Education" évoquée par le ministre est ainsi apparue avant tout comme un nouveau prétexte pour accroître le contrôle de l’Etat sur les classes populaires. Une logique qui n’est pas sans rappeler la volonté de Sarkozy en 2010 de suspendre les allocations des familles dont les enfants étaient accusées d’absentéisme.

Pour le ministre de l’Education, les difficultés qui traversent l’école n’ont pas leur racine dans une société capitaliste inégalitaire, injuste et violente qui condamne une grande partie des élèves à l’exclusion, mais au sein de la famille dysfonctionnelle qui doit être sanctionnée pour les "carences éducatives".

Sous prétexte de défendre les professeurs, Blanquer cherche donc à accuser et à réprimer les familles populaires, tout en faisant signe aux professeurs en parlant de la défiscalisation des heures supplémentaires qu’il présente comme un gain de pouvoir d’achat.

En outre, ces mesures émergent dans un contexte de forte mobilisation et de radicalité dans le milieu lycéen, avec plus de 300 lycées bloqués dans toute la France contre l’aggravation de la sélection sociale avec l’instauration de la loi ORE et de Parcoursup. Alors que les lycéens contestent la politique du gouvernement, l’ouverture de nouvelles mesures répressives à leur encontre est aussi un moyen de faire taire ce pôle de contestation. Un moyen bien plus sournois que l’ultra-violence de la police ces dernières semaines, qui a largement choqué l’opinion.


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