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Le 10, Martinez et Pavageau déjà à Matignon !

9 octobre. Une mobilisation plus forte qu’attendue… et maintenant ?

La journée de mobilisation principalement appelée par les syndicats CGT, FO et Sud-Solidaires a réuni près de 300 000 manifestants selon la CGT dans de nombreuses villes du pays. Une participation plus importante que ce qui était attendu. Une démonstration de plus que face à ce gouvernement, plus affaibli que jamais, ce qui manque ce n'est pas la vapeur mais bien un véritable plan de bataille, loin des négociations à Matignon auxquelles Martinez et Pavageau participent.

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La journée de mobilisation du 9 octobre, appelée par plusieurs organisations syndicales, marquait la rentrée sociale dans un contexte de crise croissante au sommet de l’État. Alors que les directions de la CGT et de FO, principales forces ayant appelé à manifester n’ont que peu préparé cette nouvelle journée isolée de mobilisation – préparant même le terrain à une faible mobilisation en affirmant que le « nombre de manifestants » n’était pas l’essentiel – le taux de participation était bien plus important que celui attendu, et ce dans de nombreuses villes du pays.

Tandis que les médias évoquent le chiffre de 21 000 manifestants à Paris, la CGT annonce quant à elle 50 000 personnes dans la capitale. A Marseille, ils étaient plus de 20 000 également. A Toulouse, c’est autour de 7 000 personnes qui ont défilé dans les rues, et tout autant à Bordeaux. Entre 4 et 5000 personnes à Rennes, au Mans, au Havre et à Rouen, plus de 6000 à Lyon et au moins 3000 dans des villes telles que Montpellier et Grenoble.

Des chiffres qui ne reflètent pas une déferlante dans les villes de l’hexagone, mais qui sont loin de la débandade annoncée par tous. Cela illustre, une nouvelle fois, que, malgré l’absence de plan de bataille, la combativité à la base est bien présente. En témoignent notamment les secteurs très divers représentés dans l’ensemble de ces manifestations : les retraités en tête de liste, mais également les étudiants – qui ont fait face à une répression particulièrement féroce dans les facs, notamment à Rennes et Montpellier dès les premières heures de la journée – et les lycéens, les travailleurs de la santé particulièrement représentés à Paris, les cheminots qui sont une nouvelle fois la cible d’attaques d’ampleur, les enseignants, et de nombreux autres.

Une rentrée sociale qui, s’il y avait un plan de bataille clair et déterminé, pourrait servir de tremplin pour faire plier le gouvernement Macron, dans un contexte où celui-ci ne cesse de s’affaiblir depuis l’affaire Benalla. Car tandis que des dizaines de milliers de manifestants criaient leur colère dans les rues, la crise au sommet de l’État s’approfondissait d’heure en heure. En effet, le remaniement gouvernemental annoncé et tant attendu n’a cessé d’être retardé, car personne ne souhaitait assurer la fonction de ministre de l’Intérieur auprès d’un Macron devenu un véritable repoussoir.

Mais pour que cette colère qui s’est exprimée en cette journée de mobilisation, encore en demi-teinte, se transforme en véritable force de contestation à même d’approfondir les brèches ouvertes au sommet du gouvernement et puisse le faire reculer, les travailleurs et la jeunesse doivent se doter d’un véritable plan de bataille.

Et pourtant, en lieu et place de cette feuille de route offensive, les dirigeants syndicaux – Martinez et Pavageau en première ligne – accourent à la table des négociations. Alors qu’ils affirment l’un et l’autre ne pas "négocier la régression" sociale, en participant aux "négociations", il participent à la légitimation de la casse de l’assurance chômage, cela d’autant plus que Macron a déjà affirmé qu’il y aura 4 milliards de coupes et que c’était non négociable. De même, en faisant penser qu’ils comptent présenter d’autres propositions ce 10 octobre lors de la première séance de "négociation" multilatérale autour des retraites à Matignon, il participent à la logique du « dialogue social », cette logique qui ne fait qu’accorder du crédit à Macron et à ses sbires, et qui empêche toute explosion de colère sociale. Pourtant, les travailleurs comme les retraités très présents ce 9 octobre ont montré une nouvelle fois que c’est bien par les grèves et les manifestations qu’ils comptent construire le rapport de force.


    
      
    
    
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