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Justice de classe

1800 Gilets Jaunes condamnés : libération immédiate et abandon des poursuites pour tous !

Depuis le 17 novembre, ce sont 1800 manifestants qui ont été condamnés par la justice, alors que près de 1500 Gilets Jaunes sont encore en attente de jugement. Une façon pour le gouvernement de tenter de dissuader par la répression judiciaire tous ceux qui comptent contester le pouvoir en place.

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Crédit photo : Maxppp - XAVIER DE FENOYL

Ce mercredi, Edouard Philippe a déclaré être opposé à toute amnistie pour les Gilets Jaunes condamnés depuis le début du mouvement. Une position peu surprenante pour un gouvernement qui, depuis près de trois mois, se donne comme objectif de condamner un maximum de manifestants et de se servir de la répression judiciaire comme outil de dissuasion. Début janvier, le Premier ministre se vantait déjà devant l’Assemblée nationale de cette répression de masse : « Depuis le début de ces évènements, 1796 condamnations ont été prononcées par la justice, et 1422 personnes sont encore en attente de jugement ».

D’une part, on a bien vu depuis le début du mouvement que la répression policière était fortement utilisée pour décourager les manifestants : yeux crevés, traumatismes crâniens, jambes et mains arrachées se comptent par centaines depuis le 17 novembre. Mais l’autre aspect qui frappe les Gilets Jaunes est la répression judiciaire, tout aussi inquiétante. C’est en outre 1800 condamnations qui sont tombées contre les manifestants, et près de 1500 dossiers sont encore en attente de jugement.

Des groupes d’avocats « Robes noires en gilets jaunes » ont même été créés pour dénoncer cette répression massive et la quantité de peines exorbitantes pour des infractions imaginaires, le tout accompagné de procédures bâclées. Christophe Dettinger, dont le procès a eu lieu mercredi et qui a écopé d’un an de prison ferme, n’est en effet qu’un exemple parmi des dizaines de cas. Un jeune homme, dont le casier judiciaire était vierge, prenait également quatre mois de sursis, après avoir été arrêté par la BAC fin décembre alors qu’il tentait juste de quitter une manifestation, et que la police n’était pas du même avis. L’objectif est ainsi de punir le simple fait de manifester, et de tenter de décourager par la peur un mouvement qui a montré qu’il pouvait faire reculer le gouvernement.

C’est bel et bien une justice de classe qui réprime les Gilets Jaunes car à côté de ces milliers de personnes arrêtées et condamnées pour des broutilles, Benalla dont la montagne de preuves prouvant sa culpabilité ne cesse de grandir chaque jour n’est toujours pas derrière les barreaux. C’est cette même justice, par le biais du Conseil d’Etat, qui s’est également prononcée contre l’interdiction des tirs de LBD 40 la semaine dernière, tandis que cette arme de guerre est responsable de centaines de mutilés depuis le 17 novembre, et bien avant. Et c’est toujours cette même justice, soi-disant « neutre », qui a ordonné les perquisitions du journal Médiapart suite aux révélations sur Benalla.

C’est donc contre cette répression massive sans précédent et éminemment politique qu’une tribune intitulée « Exigeons l’amnistie des Gilets Jaunes » avait été lancée par un grand nombre d’écrivains, réalisateurs, philosophes, avocats et de politiques, tels que Alain Badiou (philosophe), Gérard Filoche (membre de la CGT), Olivier Besancenot (NPA) ou encore Frédéric Lordon (philosophe et économiste). Ils y interpellent le Président de la République : « nous appelons le Président de la République, Emmanuel Macron, et son Premier Ministre, Edouard Philippe, à mettre à l’ordre du jour une loi d’amnistie en faveur des hommes et des femmes aujourd’hui persécutés, mis en examen, ou détenus pour avoir participé à ce mouvement social d’ampleur historique. ».

Face à cette répression, sans précédent, aussi bien physique que judiciaire, il nous faut exiger la libération et l’abandon des poursuites pour tous les Gilets Jaunes, condamnés à la prison pour avoir osé relever la tête et défendre leur condition de vie ! Amnistie pour tous !


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